Commentaire de Rage
sur Guerre en Afghanistan : 50 000 hommes pour un pipeline ?


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Rage Rage 28 août 2008 22:42

Bonsoir,

Dans la géo-politique, il y a 2 mots : GEO et POLITIQUE.
En matière de politique étrangère, mieux vaut connaître les 2 thèmes sur le bout des doigts pour ne pas commettre de graves erreurs de jugement.

Les pays "sources" d’hydrocarbures (pétrole et gaz) ont, du fait des contraintes de "transports" de ces matières, besoin géographiquement d’accès à la mer. 
Les ports sont stratégiques, l’accès aux océans vitaux.

En Irak/Koweit, c’était déjà l’accès au Golfe Persique qui était en jeu.
En Afghanistan comme en Géorgie/Caucase, la question de l’accès aux mers ouvertes est la même. Les ressources de la Caspienne (Bakou entre autres) doivent pouvoir atteindre un port sur la Mer Noire ou l’Océan Indien. D’un côté cela amène à devoir passer par le détroit d’Ormuz et le contrôle de pas mal de pays. De l’autre côté, c’est le Pakistan ou l’Iran.
L’Iran est bloqué. Le pakistan instable. L’Afghanistan en ruine.

La voie est toute tracée pour ce côté là, et sans le contrôle des Russes. 
Les USA tentent donc de dévier ces ressources sous leur contrôle.

Parallèlement, dans le Caucase, les USA n’arrivent pas à jouer au même jeu avec leur pion Georgien. 
Les Russes ont donc profité de l’erreur stratégique pour reprendre la main et récupérer le contrôle des oléoducs et ports.

L’europe dans tout cela ? Elle ne peut R I E N.
Nain polique, elle s’est ligotée à ses non choix : d’un côté, énergétiquement, elle dépend de la Russie. Impossible de sanctionner sans le payer au prix fort. Kouchner pourra s’agiter, plus il le fera plus il y risquera notre santé commune.
De l’autre côté, l’Europe a cru bon - et la France dans une grande imbécilité - de rejoindre l’OTAN, l’organisation pour mettre un adversaire interposé entre la Russie et les USA, au grand profit des USA.

Qui renier ? Personne. Donc on s’agite mais on ne peut rien faire.

Entre temps, la carte géo politique mondiale a évolué. La Chine veut sa part du gateau. L’Amérique du Sud s’affranchie de la tutelle US. Le bloc Soviétique s’est effondré. L’Inde et l’Indonésie n’ont pas encore demandé leur part du gateau. Le Moyen Orient a acheté sa paix contre du pétrole. L’Afrique souffre toujours seule. 

Le jeu en cours est simple : contrôler l’énergie vient à contrôler le monde par la peau des roubignolles.
Céder des atouts, c’est fragiliser sa position. C’était en tous cas le dogme du 20ème siècle.

Le 21ème siècle repart sur les mêmes bases, mais le fond a changé : dorénavant les USA ne sont plus économiquement fort sans être sous perfusion financière des pays du golfe (fonds souverains) voire des fonds Chinois. La Russie a elle "libéralisée" son système voyant l’émergence d’une puissante caste riche.

Nous assistons à un changement profond des cartes mondiales : ce n’est que le début.

Le 8 août 2008 marquera l’histoire, mais pas comme on le pensait.


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