Commentaire de Naja
sur La Suisse supprime toute prescription pour les crimes pédosexuels
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Bonsoir à tous,
A la lecture des commentaires de cet article, je constate qu’un certain nombre d’entre vous s’octroient le droit de dire à la place des victimes ce qu’elles vivent, ressentent, attendent et doivent faire, éprouver, oublier etc.
Victime d’inceste durant mon enfance et mon adolescence, je ne me reconnais dans aucune des attitudes que l’on me prête ici. Comme c’est souvent le cas d’ailleurs. Quant à savoir ce qui est le meilleur pour moi, ce n’est pas à des internautes qui visiblement n’ont aucune idée de ce dont ils parlent de me le dire.
Victime d’inceste durant mon enfance et mon adolescence, je ne me reconnais dans aucune des attitudes que l’on me prête ici. Comme c’est souvent le cas d’ailleurs. Quant à savoir ce qui est le meilleur pour moi, ce n’est pas à des internautes qui visiblement n’ont aucune idée de ce dont ils parlent de me le dire.
Devant cette méprisante suffisance, je m’interroge :
Le but (probablement inconscient) serait-il de provoquer notre indignation afin de pouvoir vous conforter dans le préjugé selon lequel nous n’aurions que des réactions émotionnelles, qualifiées pour l’occasion de passionnelles, exagérées, hystériques, liberticides etc. ?
Il est vrai que fort d’une telle idée reçue, il est plus aisé d’argumenter qu’il vaut mieux refuser de prendre notre « cas » (notre parole) en compte, si l’on veut éviter de verser dans « les pires excès ».
Je m’abstiendrai donc de commenter point par point ce type de discours que je trouve choquant.
Je vais plutôt reprendre un témoignage que j’ai produit avant-hier en commentaire d’un autre débat. Il me semble à propos de le poster ici, vu qu’il s’agissait de répondre à certains a priori sur les supposés ressentis des victimes et notre soi-disant désir de vengeance confondu (dans notre pauvre esprit amoindri par la douleur) avec la justice.
Je salue au passage le calme de Dan et bien sûr l’auteur pour son article.