Commentaire de easy
sur Sexe et sport, l'abus de France 2


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

easy easy 12 février 2009 18:13

Concernant les abus sexuels, de quelque contexte que ce soit, surtout si l’on considère ceux dans lesquels la victime n’aurait pas eu conscience de ce qui lui arrivait, je pense qu’il y a une solution très simple.

Il est très facile de convaincre un enfant, dès ses 4 ans, que 2 + 2 font 4 ; et cela par l’école et cela par un énoncé simplissime (tant pis pour le dogmatisme).
Il est très facile de convaincre un enfant que personne ne doit le frapper ; et cela par l’école et par un énoncé simplissime (tant pis pour le dogmatisme)

Et si d’aventure, l’enfant ainsi conditionné, observait une attitude contraire, il serait très à l’aise pour dire NON. Ce qui mettrait fin à bien des velléités de la part de « prédateur » (bien trouvée cette expression qui nous renvoie à notre animalité !)

Il est donc très facile d’en faire autant au sujet de la relation sexuelle.
Il est très possible d’énoncer, même de façon dogmatique, aux enfants de 4 ans, que la relation sexuelle c’est NON avant ses 18 ans. En précisant, détails après détails tout ce qui peut être considéré comme sexuel, chatouilles comprises, bisous dans le cou, bises sur la joue comprises, si on le voulait.

De cette manière, tout enfant, dès ses 4 ans, saurait dire NON
De la même façon que personne n’insiste pour prétendre que 2+2 font 5 devant un enfant qui répondrait "NON, ça fait 4 !"
personne n’insisterait pour sexer avec un enfant qui dirait "Le sexage est interdit avant mes 18 ans"

Pourquoi cet apprentissage dogmatique, si facile à metre en place, ne se pratique-t-il pas (sinon après coup) ?

Je propose de répondre que c’est parce que d’une part trop de flou est encore laissé à la qualification de ce qui est sexuel de ce qui ne l’est pas et que, d’autre part, on sent, on sait qu’il faut que l’enfant se prépare, s’initie tout de même d’une manière ou d’une autre aux relations sexuelles (au sens très large, incluant la sensualité) avant ses 18 ans.

Il semble qu’il y ait comme incompatibilité entre les réels besoins d’initiation des enfants à tout ce qui touche au sexe de près ou de bien plus loin et la problématique de l’abus sur mineur.



On sent qu’il y a incompatibilité mais on n’aborde jamais cette question là.
Ca reste d’un flou sidérant.

Pourquoi ?
Parce qu’il n’est vraiment pas aisé d’être tranché sur ce terrain là.

Pas question que je m’y aventure en prétendant faire le tour complet de la question. Mais je peux tout de même lancer quelques pavés.

Est-ce que la bise sur les joues est quelque chose qui marque le tout début de l’espace sexuel ?
Est-ce que se tenir la main est également la limite la plus basse de la relation sexuelle ?
Est-ce qu’une caresse sur les cheveux ou sur les mains est la limite la plus basse de la relation sexuelle ?

Mettons qu’on réponde OUI à ces trois premières questions puisque, selon ce qu’on voit au cinéma, tous les câlins commencent par ces gestes d’approche.


Il faudrait donc les interdire ou en tous cas interdire ces gestes dès qu’ils dépassent une certaine intensité (Ouille, va-t-en définir les intensités ou les fréquences !)

Car enfin, tant qu’il est permis de faire une bise (alors qu’on est moche et boutonneux) ou d’imposer une bise (mais comment la refuser ?) à une jolie fille ou fillette ; tant qu’il sera permis de lui tenir la main, de lui caresser les cheveux, de lui faire un bisou dans le cou ; tant qu’il sera permis de lui dire des choses "douces" du genre "Oh que tu es jolie !" on restera à indiquer qu’il est déjà possible d’aller jusque là. Et s’il est possible l’aller jusque là, c’est qu’il est possible d’aller un peu lus loin car sinon, à quoi ça servirait de tout stopper en si bon chemin.
Non ?
Déjà dans la bise -surtout qu’il y en a souvent 4 à se farcir- il y a une forme de contrainte, presque un début de viol lorsque la personne bisée n’en a pas vraiment envie mais qu’elle ne voit pas comment refuser. Dès la bise, on se conditionne à être parfois sinon souvent abusé. Et on comprend aussi qu’on peut abuser d’autrui par cette voie anodine.


Quand une maman dit à sa fillette "Je veux que tu ailles embrasser tante Simone (celle qui a de la barbe)" elle force sa fille à accomplir quelque chose qui pourrait très bien être considéré comme appartenant au champ de la relation sexuelle. La fillette refuse, la mère insiste et obtient gain de cause. La fillette ravale son dépit et s’offre à la barbe de Simone. Beurk !

Ne faites pas les idiots en me répondant qu’une bise n’est en rien dans le domaine sexuel. Cochons que vous êtes, vous savez tous très bien que toute relation sexuelle vraie commence par des petits gestes permis mais déjà légèrement privilégiés.
Il faut qu’il y ait un certain degré de privilège pour aller jusqu’au grand privilège de la relation sexuelle. (Il restera toujours entendu -en tous cas ici- que la relation sexuelle vraie reste privilégiée et non banale)

Voilà déjà pour les petits gestes annonciateurs ou préparateurs ou conditionneurs.

Ensuite il y a la question de l’âge.
Comment poser la question des frontières d’âge ?
Comment expliquer à un père qu’il peut laver le cul de sa fillette quand elle a 3 mois et que ça doit cesser à ....quel âge au fait ?
Où placer le curseur concernant la question de la fillette assise sur nos genoux d’homme ? Il y aurait un âge où ce serait permis et un âge où ça ne le serait plus, OK. Mais quel serait cet âge ?
Car pour sûr que c’est chaud pour un père d’avoir sa fille de 16 ans sur ses genoux !

Toujours dans la problématique de l’âge, il y a la question de la différence d’âge.
S’il est permis à un garçon de 10 ans de jouer à touche pipi avec une fille de 10 ans (pas de conséquences judiciaires en tous cas) est-ce permis à un garçon de 12 ans sur une fillette de 10 ans, à un garçon de 16 ans sur une fillette de 12 ans ?

Ensuite, il y a la problématique de l’inceste.
S’il y a des choses qu’on partage naturellement en famille (du seul fait que la promiscuité est matériellement imposée), s’il est permis (ou toléré ?) qu’en famille il y ait des séances en SDB plus ou moins à poil entre parents et enfants, pourquoi ces mêmes séances seraient-elles interdites quand ça se passe ailleurs qu’en famille ?
Et inversement, pourquoi, si les choses dérapent quelque peu en famille, cela devient alors plus grave (du fait de la problématique incestuelle) que si ça s’était produit hors famille ?

Vient la question du naturisme.
Il serait donc permis de se promener à poil et en famille dans des camps dédiés.
Mais est-il explicitement permis de se promener à poil chez soi devant ses enfants ?
OUI si l’on est par ailleurs naturiste et NON si on ne l’est pas ?
NON dans tous les cas ?
OUI dans tous les cas ?

Posons que ce soit OUI dans tous les cas.
Comment expliquer à un frère qu’il peut se promener à poil dans la maison, avec sa sœur, à poil elle aussi, se faire des bisous fraternels, se toucher fraternellement, mais surtout ne pas se mettre à bander ? Car on passerait alors immédiatement de l’ange au diable.
Une seule érection et patatras, c’est l’enfer et la dévolution aux gémonies.

A ce sujet, je me souviens que Julien (21 ans) et Marguerite (17 ans) de Ravalet avaient été décapité sous Henri IV pour leur relation incestueuse. De nos jours, ce sont leurs parents qu’on "décapiterait" en raison de leur "mauvaise éducation" et ces enfants incestueux, surtout s’ils sont tous deux mineurs moment des faits, seraient érigés en victimes. Comme quoi.... 

Ensuite, il y a la Culture, l’ambiance générale, le contexte.
Comment expliquer clairement aux enfants (et finalement aussi aux adultes) que le jeunisme pratiqué par la publicité mais aussi par le marché de l’emploi, jeunisme qui nous pousse tous à idolâtrer les très jeunes, va de soi mais qu’il est hors de question d’éprouver des sentiments allant dans ce sens ?

Comment expliquer clairement à tous que s’il faut attendre d’avoir 18 ans et des poils partout pour faire l’amour sans souci judiciaire, une fois passé cet âge, il faut au contraire tout entreprendre pour paraître impubère et s’épiler à grand frais absolument partout ? (Sans parler de toute la chirurgie dite esthétique qui n’est rien d’autre qu’un déni de vieillitude)

Comment faire pour expliquer clairement à tous qu’il n’y a pas que le sexe dans la vie alors que tout, absolument tout nous y ramène ? Il n’est pas un seul roman, pas un seul film, il n’est pas une seule aventure humaine où il n’est question de sexualité, de sexe, d’amour de tendresse, de caresses et de plaisirs libidineux.

Et la séduction ? Outch vaste chapitre !
Comment expliquer clairement à tous qu’il ne faut pas séduire tout et n’importe qui alors que tout ce qui nous entoure n’est qu’œuvre de séduction ou entreprise de charme voire d’envoûtement ?
Comment dire aux enfant que la séduction est le bidule par lequel on tisse le lien amoureux, privilégié, lien qui conduit assez inéluctablement vers le sexe ( Autant en profiter pour rappeler que la relation sexuelle n’étant pas forcément l’oméga du processus relationnel, n’est pas forcément l’acmé de la relation privilégiée) et qu’il ne faut donc surtout pas la pratiquer alors que tout le commerce autour de l’enfant est régit par le principe de séduction ?

Comment peut-on concevoir qu’il soit possible d’ériger la jeunesse en merveille des merveilles sans risquer que tout le monde se mette à l’idolâtrer ?

Chaque fois qu’on nous fait la promotion d’une starlette, ne nous incite-t-on pas à nous détourner des vieilles prunes ?
Quel exemple nous donne notre Président ?
Quel médial aura érigé Bernadette en femme désirable, à adorer ?


Alors dans tout ça, les abus sexuels que subissent les jeunes sportifs ne sont qu’une des très nombreuses conséquences de nos contradictions.
Nous ne savons pas ce que nous voulons et nous sommes schizophrènes (au sens commun)

Par mille détails nous prouvons que nous sommes ivres de jeunisme et par notre hystérie anti pédophile, nous montrons notre disposition à décapiter toute personne qui toucherait au sanctuaire.

En dehors de ceux qui préfèrent vraiment les rides, les poils abondants et la cellulite, tous les autres démontrent leur adophilie de fond.
Prétendre qu’on adore les femmes de 18, 19, 20, 21, 22 ans mais qu’on n’a aucun regard pour certaines filles de 17, 16, 15, 14 ans c’est mentir.

Je pense qu’il serait plus honnête de dire qu’en effet, les beaux ados nous font parfois (pas toujours évidemment) de l’effet mais que nous travaillons, que nous nous efforçons de nous en tenir à cet effet, sans plus. Et qu’en tous cas, nous refusons majoritairement et catégoriquement la contrainte, le viol pur et dur.


























Voir ce commentaire dans son contexte