Commentaire de Martin sur AgoraVox
sur Il n'y a pas de porte de sortie ?


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Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 14 février 2009 09:54

La cause de la crise est le mondialisme. La démographie est un facteur aggravant, dans l’aspect transfert de crédit entre générations, comme cela est exposé dans l’article. Cela concerne les pays « occidentaux ». La démographie au niveau mondial deviendra un facteur de tensions et de conflits. 


En allant dans le sens de ce que soutient l’auteur, et pour compléter cet article, j’apporte deux précisions.


La première précision concerne ce que l’auteur appelle à juste titre « le suicide démographique de l’occident ». 


Il n’y a aucun doute : ce suicide est en cours. Les changements qui sont en cours dans la structure de la population sur le continent européen sont décrits dans l’article « Démographie et immigration : suicide collectif des Européens » qui a été publié sur AgoraVox.


Ma deuxième précision concerne la phrase suivante qui pourrait introduire une certaine confusion dans les esprits : « La fécondité s’est écroulée presque partout dans le monde (sauf dans des régions d’Afrique à forte mortalité infantile). ».


Cette phrase traduit la réalité, mais une lecture rapide pourrait conduire à l’interprétation suivante : « en Afrique la natalité est forte mais elle est équilibré par une mortalité également forte – le bilan est neutre ».


Il n’en est rien. La mortalité a beaucoup diminué en Afrique – à partir du milieu du 20ème siècle – notamment du fait de la généralisation de la médecine « occidentale ». Par contre la natalité a comparativement peu baissé pendant la même période. Le solde natalité/mortalité est tel que depuis plusieurs décennies la population sur le continent africain croit à un rythme qui actuellement correspond au doublement tous les 40 ans. Et, à condition que les besoins alimentaires continuent à être satisfaits, le taux de croissance des populations africaines restera très élevé encore au delà du 21ème siècle. 


Même si on observe une baisse relative du taux de fécondité au niveau du continent africain (6,7 enfants en 1985, 5,3 en 2007), cette baisse est beaucoup trop lente, de sorte que malgré les famines, les épidémies, les guerres, les projections de croissance démographique paraissent insoutenables sur les moyen et long termes : à l’horizon 2050, quintuplement de la population au Niger, quasi-quadruplement en Ouganda, triplement au Tchad et au moins le doublement de la population au niveau global du continent Africain entre 2010 et 2050.


Il ne faut pas oublier que les Africains étaient 130 millions en 1900, qu’ils étaient 780 millions en 2000 et qu’ils étaient déjà 950 millions en 2008.


Ainsi les démographes se basent sur les données économiques et sociologiques (donc sur le contexte de civilisation et le contexte culturel) pour estimer l’évolution des tendances démographiques. D’après ces études, les démographes prévoient généralement que l’évolution des mentalités en Afrique sera très lente et que le pic des populations en Afrique ne sera toujours pas atteint en 2100, date à laquelle les Africains seront selon les estimations les plus basses entre 2,2 milliards et 3 milliards, mais selon les estimations hautes ils pourraient être entre 15 et 25 milliards. Les estimations basses sont basées sur l’hypothèse de la baisse très rapide du taux de natalité africain ce qui est peu probable car on constate que les mentalités africaines changent très, très (trop !) lentement. Les estimations hautes sont basées sur l’hypothèse de la baisse très lente du taux de natalité africain – les démographes estiment que ce scénario haut est peu probable mais pas impossible si la mentalité africaine reste inchangée. Cette explosion démographique africaine produit et produira de plus en plus des surplus de populations qui cherchent et chercheront encore plus à se déverser sur l’Europe.


Les projections moyennes prévoient que dès 2050 la population en Afrique représentera un cinquième de l’humanité. En allant un peu plus loin dans le temps les estimations hautes prévoient que dès 2100 près de la moitié des Terriens seront concentrés en Afrique.


Cela ne sera possible que si les pays « occidentaux » continuent à accorder des aides massives aux Africains. Car déjà actuellement, à près d’un milliard, les Africains n’arrivent pas à s’organiser pour subvenir à leurs besoins vitaux : ils réclament sans cesse plus d’aides. Donc si les aides que les Africains reçoivent venaient à s’interrompre brusquement – pour quelque raison que ce soit : catastrophe naturelle en « occident », guerre en « occident » etc. – alors la régulation « naturelle » s’imposerait aux Africains dans toute son ampleur : famines massives et morts par centaines de millions.


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