Commentaire de Le péripate
sur Main invisible ou cerveau invisible ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Le péripate Le péripate 21 février 2009 14:32

 Les anti-libéraux ressortent toujours les mêmes marronniers pour disqualifier le marché qu’ils aimeraient bien voir remplacer par un état à leur service.
Le point 1, bien mal traité, est celui de la questions des externalités.  L’invocation des « externalités » frise l’escroquerie intellectuelle dans la mesure où, dans les sociétés humaines, tout est pratiquement générateur d’externalités. Si je suis en bonne santé, je peux aller travailler alors j’en appelle à la collectivité pour financer ma santé. Mais si je fais des enfants et que je les éduque bien, il y aura plus tard de la main-d’oeuvre, ce qui est utile à la collectivité ; et j’en appelle à cette collectivité pour subventionner ma paternité ou réclamer des allocations parentales de toutes sortes. À ce rythme-là, je peux tout me faire subventionner car on peut toujours invoquer une externalité positive, c’est-à-dire un résultat de ma décision privée qui profite à autrui. En effet, si je suis heureux et épanoui, je ne vais pas agresser mon prochain et serai pleinement productif dans mon travail. Il appartient donc à la collectivité de s’occuper de mon bonheur… On parle là des externalités positives mais l’existence des externalités négatives permet de justifier la réglementation des comportements, et notamment la multiplication des interdictions dans la mesure où mes décisions privées provoquent aussi des effets qui nuisent à autrui.
Il ne s’agit pas de remettre en cause l’existence des externalités, même si leur mesure exacte pose de sérieux problèmes, ce qui limite grandement l’opérationnalité de ce type de théorie. Mais il faut bien être conscient que l’existence d’externalités n’est pas là encore un phénomène spécifique au marché. On peut même avancer que l’existence du marché est liée à l’exploitation de ce phénomène, la compétition étant par exemple une externalité positive issue de la division du travail. De plus, prétendre que l’action de l’État permet de corriger les externalités générées par le marché, c’est postuler encore une fois que cette intervention étatique ne génère pas elle-même d’externalités. Par quel miracle ? On ne saurait le dire. Source

Le point 2 est d’ailleurs l’exemple type d’une mauvaise externalité due, non pas au marché, mais à l’action centralisée de l’état chinois, ce qui est un comble, quand on veut démontrer que le marché ne s’autorégule pas !

Le point 3, lui, illustre la "tragédie des biens communs". C’est à dire que c’est bien parce que la ressource n’a pas de propriétaires que personne ne s’en sent responsable, et qu’elle est donc pillée et détruite. Concernant la pêche, on lire ce rapport.

Le point 4, et le "court termisme". On peut déjà remarquer que le principe même du capitalisme est de renoncer à, de différer un profit immédiat pour un profit futur, ce qui est le sens même de l’épargne et de la constitution du capital. Les états eux aussi font du cour-termisme. En fait, plus on se projette loin dans l’avenir, moins on est certain qu’une action soit efficiente dans le futur. C’est toute action humaine qui présente ce défaut. D’ailleurs, j’aimerai bien connaître les fantastiques bénéfices de la "conquête spaciale", Airbus est fabriqué par des entreprises privés. Et que historiquement le nucléaire français soit l’oeuvre de l’état (en France) ne prouve pas que le privé en soit incapable. Ces arguments semblent bien faibles.

Le point 5. En dehors du fait que le risque est inhérent à l’action humaine (encore une fois), quel plus grand risque que par exemple fait courir à la société un système de retraite basé sur une pyramide de Ponzi ? Ou encore les endettements croissants que les états qui reportent sur les générations futures notre bien-être d’aujourd’hui ?

Vous avez oublié, dans votre tentative de réfuter le marché de noter ses imperfections. Hélas, l’action humaine est imparfaite, c’est tout ce qu’il est possible d’en dire. Mais je doute très fort qu’une action centralisée puisse être meilleure.








Voir ce commentaire dans son contexte