Commentaire de JL
sur Main invisible ou cerveau invisible ?


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Francis, agnotologue JL 22 février 2009 09:51

@ Péripate, vous avez fait des progrès, vous dites : ""S’il y a bien une chose dont le marché a besoin, c’est d’un état de droit. Ce qui est très différent d’un état entrepreneur.""

Tout n’est pas perdu. Mais c’est qui le marché ? Qui a besoin du marché ? Et si le marché a besoin d’un État de droit, les citoyens ont-ils besoin du marché ? Ou besoin de l’Etat ?

Ma réponse est que les citoyens ont besoin qu’on leur fournisse les biens, les services, et le travail dont il ont besoin, à défaut, qu’on leur permette de créer eux-mêmes et dans les meilleures conditions, ces biens, services et emplois.

L’État peut y pourvoir seul, pas le marché puisque le marché a besoin de l’Etat, pas l’inverse. Maintenant je conviens qu’il est des domaines et des périodes de l’histoire où le marché peut faire mieux que l’État.

Nicolas Sarkozy aime l’image des trois tiers. Pour ma part je considère en gros qu’un tiers de l’activité du pays relève spécifiquement de la responsabilité de l’État, je concède un tiers au marché, et le troisième tiers est négociable en fonction de deux critères : idéologique et pragmatique selon l’orientation politique du gouvernement et la conjoncture.

Je remarque que les tenants du marché qui se disent pragmatiques doivent reconnaître que, quand le marché est défaillant, l’État doit assurer la relève. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne le marché du travail : le marché étant incapable de fournir du travail à tous les demandeurs c’est l’État qui doit le faire. En période de chômage, l’État doit embaucher. Si le marché ne sait pas faire, il appartient à l’Etat de créer des emplois, pas de payer les gens à rien faire, encore moins de payer les patrons défaillants. Quand le marché est au bord de la faillite, il ne sait que pleurer : Madame Parisot est la pleureuse du Medef.

Pour argumenter ce que je dis là, je vous propose cette citation empruntée à Jean-Marie Harribey :

"L’idéologie libérale répugne à ce que la création monétaire finance une production qui ne rapporterait pas un profit"

Et la lecture édifiante de ce texte qu’il a écrit :

Les vertus oubliées de l’activité non marchande Extrait : "Faisant un détour par John Maynard Keynes et par Karl Marx, Jean-Marie Harribey s’attache à déconstruire les idées banalisées du libéralisme, telles que " c’est l’activité marchande qui paie le non-marchand ", ou encore " c’est le consommateur qui crée la valeur ". En renversant complètement les données (autrement dit, en remettant ces idées sur leurs pieds), il montre, par exemple, que " les travailleurs des services non marchands produisent le revenu qui les rémunère "."


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