Commentaire de Reinette
sur Petit manuel de la finance moderne à l'usage des médiocres et des malcomprenants (dont je fais partie)


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Reinette Reinette 4 mars 2009 21:16


Un signe évident d’une différenciation des modèles de capitalisme dans les 10 dernières années peut être trouvé dans les différences du taux d’épargne global que l’on constate dans les pays occidentaux
Épargne totale en % du PIB

 
Allemagne
2000 = 20,07 
2005 = 21,67 
2006 = 22,81 
2007 = 23,83
 
France
2000 = 21,20 
2005 = 18,96 
2006 = 19,26 
2007 = 20,42
 
Italie 
2000 = 20,16 
2005 = 18,93 
2006 = 18,59 
2007 = 19,31
 
Grande Bretagne 
2000 = 15,39 
2005 = 14,99 
2006 = 14,10 
2007 = 13,63
 
Etats-Unis 
2000 = 18,04 
2005 = 13,95 
2006 14,15 
2007 = 13,62
 
Source : IMF World Economic Outlook, Avril 2008
 

On discerne nettement la différence entre les pays qui ont basculé dans le modèle néo-libéral et ceux qui présentent encore des éléments de résistance. Une comparaison avec les pays d’Asie ferait apparaître une troisième catégorie avec des taux d’endettements de 30% à 40%.

Cela signifie qu’aux Etats-Unis, mais aussi en Grande-Bretagne, où la politique de Tony Blair a contribué à la fragilisation des salariés, et en Espagne, on a ouvert l’accès au crédit dans des conditions de plus en plus favorables alors que les déterminants de la solvabilité des ménages devenaient de plus en plus défavorables. Cette ouverture du crédit n’était pas seulement fonctionnelle d’un point de vue macroéconomique.

Elle a aussi été le fait d’une dynamique microéconomique de forte concurrence issue de la déréglementation. Si cette dernière était nécessaire à l’extension du crédit, elle a aussi pris une dimension purement idéologique en bien des points. Le libéralisme dans les têtes a permis son extension dans les structures de l’économie.

Au dernier trimestre 2006, les crédits hypothécaires accordés aux ménages surendettés aux Etats-Unis (les fameux contrats « sub-prime », se faisaient avec un apport personnel de…0,8%.
Les conditions d’endettement des ménages se sont ainsi fortement dégradées, ce que la multiplication des contrats à taux variables et ajustables (les ARM), a aggravé. Ces contrats qui représentaient 73,8% des nouveaux contrats en 2001 atteignaient 91,3% en 2006.
 

L’explosion du volume des subprime au sein des émissions d’hypothèses est saisissante. On est ainsi passé d’environ 4,8% des hypothèques émises dans une année en 1994 à 20% en 2006.



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