Commentaire de Job
sur Donne-moi ton fric, sale voleur


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Job (---.---.132.188) 4 novembre 2006 14:30

À tous : bonne nouvelle, pour l’instant, la technique par laquelle j’arrivais à faire varié les votes d’un commentaire n’est plus exploitable.

J’avais envoyé un Message au webmestre depuis la fonction « signaler un abus » en lui expliquant comment je faisais.

Je ne sais pas s’il y a un lien entre mon message et ce changement, en tout cas on ne peut plus utiliser cette faille.

çà ne règle pas la question du trollisme.

Et en lisant « John », nous sommes tous potentiellement des Trolls. C’est une question de circonstance.

Retour au sujet qui nous occupe :

Hier, j’ai évoqué la question du point de vue du livre. Pour certains la relation avec les cd-roms et dvd-roms n’est peut être pas nette.

Le saviez-vous : il y a plusieurs projets de « Grande Bibliothèque Virtuelle » en cours. Et devinez qui çà intéresse ? Google !

Notre bon ami veut mettre en ligne tout les livres possibles...sans payer le moindre droit à qui que ce soit. Dans une bibliothèque , on trouve aussi la musique.

Pour l’instant il suffit de s’emparer des ouvrages tombés dans le domaine public. Mais il y a une astuce à ce truc : Il suffit de se poser la question toute simple : le « domaine public » de qui ? De quel Etat ?

Et oui, on peut s’emparer d’une oeuvre d’un auteur au titre du domaine public du Pays Y alors que l’auteur vit dans le pays X où il est publié et où il aura quelques droits (rappelez-vous que la plupart des auteurs ne touchent presque rien sur leur production : 5-10% du prix HT). Et bien grâce à cette astuce, on pourra mettre des textes justes publiés, en ligne tranquillement, dans la langue que l’on veut.

Alors taxer les supports de téléchargement, mémoires de masses amovibles ou non (c’est çà aussi cd ou dvd) n’aura comme seul impact que de faire payer les consommateurs des pays où les droits d’auteur existent déjà et où ils sont relativement respectés.

Pensons que des branches de l’économie nationale peuvent s’effondrer partiellement : à quoi bon publier de la poésie, des romans, des essais, des enquêtes documentaires, des données scientifiques, des pamphlets, etc. puisque tout peut se retrouver quasi-gratuit sur le net.

Par définition sur le réseau on peut placer les serveurs supports de la Grande Bibliothèque Virtuelle où on veut. Par exemple en Off Shore. Lieu inaccessible pour nos Etats.

Ce qu’il nous faut, ce sont des règles du jeu communes et respectées. Donc une négociation type OMC sur les produits culturels.

Je rappelle que les artistes sont aussi des techniciens et qu’une oeuvre (quelle que soit sa qualité) demande beaucoup de travail (donc du temps, donc de l’argent). Il n’y pas de honte à ce que Zola puisse manger et vivre décemment de sa plume ou de son ordinateur ’et un « ordinateur », çà coûte cher à l’acquisition).

Mais comme l’O.M.C. est en panne quasi-définitive, la taxe apparaît comme le seul outil apparemment opératoire.

Mis à part ce que dit notre James 75 : nous n’avons pas d’industrie informatique ; et avec l’Europe, il nous est très facile d’acheter chez nos voisins. C’est çà une Europe Libérale : liberté de circulations des personnes, des biens et des capitaux.

Résultat, cette taxe ne sert à rien, et est une belle contradiction idéologique.

Vous m’objecterez : y-ka-met’en plac- la même taxe chez nos voisins.

Je répondrai : formidable ! Riche idée ! Avec une telle mesure, c’est sûr, l’Europe qui est déjà une zone économique de faible croissance va sûrement en tirer profit. On fait 2-2,5 %/an quand la croissance mondiale est de 6,5-7%/an (croissance certaine). Près de trois fois moins.

De toute façon, çà sert à rien nous avons les paradis fiscaux européens : Andorre, Monaco etc.

On pourra toujours trouver la filière pour se fournir à un prix raisonnable.

Voilà mon point de vue.

Je n’ai pas de solution. Mais je ne crois pas que la taxe est le moyen de sortir des problèmes. Selon moi, c’est un problème de pratiques économiques. Une harmonisation juridique doit être mondialement opérée, c’est une affaire d’ordre politique. Et c’est sur ce point exactement que la mondialisation est une mauvaise affaire pour nous. Comme l’Europe d’ailleurs. Pour que ces phénomènes tiennent leurs promesses de prospérité, il faut que la négociation politique suive en ayant en vue lors des discussions un intérêt général qui soit bien celui de tous les partenaires. Ce qui n’est jamais le cas : c’est la jungle, chaque pays joue sa carte contre les autres.

Le résultat sera une régression de nos économies culturelles au profit de pays Tiers qui joueront avec nos produits culturels contre nous. Pour les sceptiques, c’est à-peu-près la même mécanique qui a eu lieu pour les secteurs de l’industrie lourde et de l’industrie de grande consommation. Nous restons encore vivant dans les industries de consommations intermédiaires. Jusqu’à ce que Chirac s’en mêle et décide pour des raisons électorales de vendre nos PME et PMI aux Chinois.

Bref,

la taxe, c’est pour sauver des intérêts particuliers. Et cette mesure oublie une chose importante selon moi : le pouvoir d’achat des français est globalement stagnant, le prix du travail baisse régulièrement...l’ajout de taxes aggrave la faiblesse du marché domestique. C’est un peu comme les saignées des médecins d’antan : si le « malade » survie un temps, à la longue çà l’affaiblit et çà le tue.

Ce qui fait la dynamique de nos économies, c’est leur moteur et ce moteur est alimenté par le marché domestique.

C’est la force de l’économie Etats-unienne. C’est la faiblesse actuelle de l’économie chinoise...et la nôtre.

La balance des paiements excédentaires n’est pas la garantie d’une situation intérieure vertueuse. Quand on vend ses fleurons technologiques, il n’y a pas de quoi crié victoire...surtout lorsque la recherche piétine...et cette dernière dépend de l’ambiance intellectuelle du pays.

Maintenant que nous avons un synopsis, il n’y a plus qu’à suivre les feuilletons de ce film.

Fin.


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