Commentaire de Hervé
sur Nicolas Hulot, prophète en son pays et à son époque ?


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Hervé (---.---.28.185) 8 novembre 2006 14:20

Nicolas Hulot est écologiste comme vous et moi. Il n’a pas envie que la Terre devienne moche, que l’air devienne irrespirable et que les animaux les plus photogénique disparaissent. Comme vous et moi, il doit trier ses déchet à la maison et aller travailler en voiture. Mais à la différence de moi, et probablement de vous aussi, il a visité les coins les plus reculés de la planète en hélicoptère. Tant mieux pour lui. C’est une preuve qu’il sait apprécier la beauté des paysages naturels. De là à lui donner une carrure politique nationale en quelques mois... On sent bien l’effet d’association : « Ah oui ! Nicolas Hulot celui dont on voit la binette à côté des paysages naturels ! » Quand on imagine la tête de Nicolas Hulot c’est toujours avec un photo de Yann-Arthus Bertrand en fond.

Cela dit, ce n’est pas un novice en politique (il a l’oreille de Jacques Chirac, sans forcément qu’il faille en déduire des affinités politiques claires), ni en écologie, puisqu’il dirige une fondation (créée en 1990). D’ailleurs une fondation pour favoriser l’écologie c’est une peu comme si la fondation Bill Gates prétendait faire du social. Ce n’est pas le cadre approprié pour une véritable action. L’écologie n’est pas de la charité !

Mais Nicolas Hulot est-il un écologiste ? Il profite surtout de son image non partisane pour susciter une adhésion qui, somme toute, n’est pas politique. Il est de notoriété publique qu’à de nombreuses reprise l’homme préféré des français était l’abbé Pierre. Ce n’est pas pour autant un homme politique. Il est, certes, osé de comparer un homme d’action à Nicolas Hulot, mais il ont en commun que la sympathie qu’ils engendrent n’est pas partisane. Or c’est le problème de l’écologie de manière générale. Les Verts allemands connaissent un succès politique dans la mesure où ils ont des liens très forts avec le SPD (socialiste). D’où leur capacité à agir. En France, les hommes politiques étiquetés écologistes, comme Dominique Voynet, se retrouvent toujours en position d’« emmerdeur » car, s’ils agissent, ils vont contre les intérêts immédiats des électeurs.

En conclusion, il ne faut pas se laisser abuser par la notoriété de Nicolas Hulot. Il ne peut, dans l’immédiat et à l’échelle nationale, mettre en action une politique écologiste, qu’il soit ministre (comme le souhaite Fabius) ou même président (ce qu’il ne souhaite pas, enfin, à ce qu’on dit...).


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