Commentaire de RougeNoir
sur Pour en finir avec l'identité nationale


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RougeNoir 12 décembre 2009 15:21

Je crois que Damien Perrotin se trompe : les nationalistes ne se fourvoyent pas dans l’idée que la France est éternelle, au contraire. Ils la présentent comme menacée : valeurs qui se perdent, immigrés prêts à nous envahir et nous détruire par l’apport de leur culture et le métissage. C’est là-dessus où ils se fourvoyent. Ils perçoivent complètement la France comme proche de la fin de son existence et misent d’ailleurs sur cette crainte irrationnelle pour asseoir leur combat d’arrière garde. En fait, leur vision des choses n’est pas très éloignée de celle que développe Damien Perrotin dans son article tout en se présentant comme opposé aux nationalistes. Il les conforte dans l’idée qu’une personne internationaliste sait bien que la France risque de disparaître bien vite à cause de l’immigration ou à cause de l’islam (deux thèmes cauchemar pour l’extrême droite... ou la droite... Aujourd’hui la nuance a été pulvérisée et ces deux sensibilités politiques cousines germaines n’en font plus qu’une. C’est ce que l’on nomme « la droite décomplexée »). Les internationalistes situés à gauche ou hors scène politique au contraire n’agitent pas ce propos apocalyptiques de ce genre. Un pays ne disparait pas par l’arrivée d’immigrés. Nous ne sommes plus à l’époque des conquêtes ou des croisades sauf dans l’esprit de ceux dont l’idéologie est liée à la notion de conquête et d’impérialisme, de nation et de drapeau, CAD la droite (que je viens d’ailleurs d’évoquer plus haut). Et le danger ne vient alors pas de l’extérieur du pays (qui bien souvent a plusieurs métros d’avance en ce qui concerne les notions absurdes de nation, de frontières, d’autarcie, et prône le plus souvent l’international plutôt que le national. L’ouverture des frontière et la libre circulation des personnes (les personnes, ce que semble avoir malheureusement oublié l’UE dans son projet de "libre circulation des biens et des personnes").

En gros, ce ne sont pas les déplacements migratoires qui constitue une menace mais bien ceux qui les perçoivent comme une menace. Et ceux-là sont à l’intérieur de nos pays.

Damien Perrotin semble beaucoup tenir aux religions et cela n’est guère surprenant si l’on prend son article de mon point de vue. Cela concorde parfaitement ett cela semble même assez bien confirmer la compréhension que j’ai de celui-ci.

Les religions dans la sphère publique reste un combat d’arrière garde de plus mené par la droite. La droite veut en bannir certaine mais en favoriser une, qui elle pourrait, au détriment des autres, s’afficher publiquement. Sarkozy s’est déjà rendu en cérémonie religieuse et fait le signe de croix, il a écrit le livre « Les Religions : L’Espérance », il entretient des liens étroits avec Benoît XVI et parle de la France comme « la fille ainée de l’Eglise ».

Le combat mené par les laïcs de gauche est que toutes les religions aient une loi identique qui protège des guerres de religions en reléguant celles-ci (toutes, y compris le catholicisme) à la sphère privée.

Ce n’est pas pour rien que les choses ont été établies ainsi.

Là où le sujet sème la confusion, c’est que la droite s’en sert pour favoriser le catholicisme au détriment d’autres religions, et particulièrement de l’islam, traitées alors comme des religions de 2ndes zones... parce que pas françaises ? Mais le catholicisme est-il français, lui ? Et même s’il l’était, cela justifierait-il qu’on lui laisse une place qu’on refuse à d’autres ?

J’ignorais que la tombe du père de Jésus était en Allemagne. Pour moi, Jésus est un mythe. Son père l’est donc aussi, tout autant que sa mère. Un mythe qui ne convainc que les religieux (facile étant donné qu’il leur est continuellement demandé de ne pas voir pour croire). Mais d’un point de vue religieux, j’avais toujours entendu dire que Jésus était Hébreu. Peu importe, en tous cas, il n’était pas Français.


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