Commentaire de RougeNoir
sur Pour en finir avec l'identité nationale
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Je crois que Damien Perrotin se trompe : les nationalistes ne se
fourvoyent pas dans l’idée que la France est éternelle, au contraire.
Ils la présentent comme menacée : valeurs qui se perdent, immigrés
prêts à nous envahir et nous détruire par l’apport de leur culture et
le métissage. C’est là-dessus où ils se fourvoyent. Ils perçoivent
complètement la France comme proche de la fin de son existence et
misent d’ailleurs sur cette crainte irrationnelle pour asseoir leur
combat d’arrière garde. En fait, leur vision des choses n’est pas très
éloignée de celle que développe Damien Perrotin dans son article tout
en se présentant comme opposé aux nationalistes. Il les conforte dans
l’idée qu’une personne internationaliste sait bien que la France risque
de disparaître bien vite à cause de l’immigration ou à cause de l’islam
(deux thèmes cauchemar pour l’extrême droite... ou la droite...
Aujourd’hui la nuance a été pulvérisée et ces deux sensibilités
politiques cousines germaines n’en font plus qu’une. C’est ce que l’on
nomme « la droite décomplexée »). Les internationalistes situés à gauche
ou hors scène politique au contraire n’agitent pas ce propos
apocalyptiques de ce genre. Un pays ne disparait pas par l’arrivée
d’immigrés. Nous ne sommes plus à l’époque des conquêtes ou des
croisades sauf dans l’esprit de ceux dont l’idéologie est liée à la
notion de conquête et d’impérialisme, de nation et de drapeau, CAD la
droite (que je viens d’ailleurs d’évoquer plus haut). Et le danger ne
vient alors pas de l’extérieur du pays (qui bien souvent a plusieurs
métros d’avance en ce qui concerne les notions absurdes de nation, de
frontières, d’autarcie, et prône le plus souvent l’international plutôt
que le national. L’ouverture des frontière et la libre circulation des
personnes (les personnes, ce que semble avoir malheureusement oublié
l’UE dans son projet de "libre circulation des biens et des
personnes").
En gros, ce ne sont pas les déplacements migratoires qui constitue une
menace mais bien ceux qui les perçoivent comme une menace. Et ceux-là
sont à l’intérieur de nos pays.
Damien Perrotin semble beaucoup tenir aux religions et cela n’est guère
surprenant si l’on prend son article de mon point de vue. Cela concorde
parfaitement ett cela semble même assez bien confirmer la compréhension
que j’ai de celui-ci.
Les religions dans la sphère publique reste un combat d’arrière garde
de plus mené par la droite. La droite veut en bannir certaine mais en
favoriser une, qui elle pourrait, au détriment des autres, s’afficher
publiquement. Sarkozy s’est déjà rendu en cérémonie religieuse et fait
le signe de croix, il a écrit le livre « Les Religions : L’Espérance »,
il entretient des liens étroits avec Benoît XVI et parle de la France
comme « la fille ainée de l’Eglise ».
Le combat mené par les laïcs de gauche est que toutes les religions
aient une loi identique qui protège des guerres de religions en
reléguant celles-ci (toutes, y compris le catholicisme) à la sphère
privée.
Ce n’est pas pour rien que les choses ont été établies ainsi.
Là où le sujet sème la confusion, c’est que la droite s’en sert pour
favoriser le catholicisme au détriment d’autres religions, et
particulièrement de l’islam, traitées alors comme des religions de
2ndes zones... parce que pas françaises ? Mais le catholicisme est-il
français, lui ? Et même s’il l’était, cela justifierait-il qu’on lui
laisse une place qu’on refuse à d’autres ?
J’ignorais que la tombe du père de Jésus était en Allemagne. Pour moi,
Jésus est un mythe. Son père l’est donc aussi, tout autant que sa mère.
Un mythe qui ne convainc que les religieux (facile étant donné qu’il
leur est continuellement demandé de ne pas voir pour croire). Mais d’un
point de vue religieux, j’avais toujours entendu dire que Jésus était Hébreu. Peu importe, en tous cas, il n’était pas Français.