Commentaire de Paul Villach
sur Lettre secrète de dénigrement, un acte administratif loyal ?


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Paul Villach Paul Villach 29 novembre 2006 16:35

Voici, pour répondre à votre demande, cette lettre secrète, anonymée bien sûr, jugée par la cour d’appel exempte d’ « intention personnelle et déloyale », et dont la divulgation par le destinataire - obéissant à un simple devoir d’ honnêteté - auprès des personnes mises en cause, est qualifiée par cette même cour de « fait maladroit » .

Elle est adressée sur papier libre au président d’une association locale de parents d’élèves par le principal du collège. Les incorrections et erreurs d’orthographe sont respectées .

"Monsieur le Président, je tiens à vous informer de la situation alarmante et intolérable que j’ai eu à gérer lors du conseil de classe de 3ème 4 du 2ème trimestre qui s’est déroulé le 22 mars 2004 à 17h45 au collège.

Outre les problèmes liés au fonctionnement en tant que professeur principal de la classe de M. Dupont et à sa façon de s’adresser au chef d’établissement (sic) d’autres points nettement plus inquiétants sont à relever.

En effet suite à la fin de l’étude des cas individuels d’élèves, lorsque j’ai donné la parole aux élèves délégués il n’y a rien eu à signaler si ce n’est des remerciements très appuyés par le délégué élève à M. Dupont pour son organisation du voyage en Campanie.

A la suite, les parents délégués ayant la parole j’ai eu aussi la stupeur outre les mêmes remerciements largement appuyés en direction du même professeur d’entendre Mme Renaud m’accuser de manipulation et de falsification lors du CA du 9 octobre 2003 ayant pour but d’empêcher ce voyage, cela sur un ton très agressif voire violent. Je lui ai rappelé que ces accusations étaient évidemment de sa responsabilité et que nous étions réunis pour un conseil de classe. Elle a poursuivi ses allégations en associant tous les représentants de l’assocation de parents. J’ai tenté d’expliquer la situation en reprenant les faits réels et la justification d’un vote à bulletins secrets ce pour tous les voyages proposés lors de ce CA. Je n’avais pas à me justifier surtout en conseil de classe, mais je l’ai fait dans un souci de clarté. Il va s’en dire (sic !) que M. Dupont s’est joint aux doléances de manière aussi violente à l’image de ses interventions en ma direction pendant ce conseil. Outre l’image regrettable (encore une fois) donnée aux élèves délégués, d’adultes qui sortent du contexte d’un conseil de classe pour agresser et accuser un chef d’établissement, il y a l’association de parents d’élèves qui est mise en cause puisque associée aux déclarations/accusations de ce parent délégué.

Aussi vous je vous demande (resic !) expressément de clarifier par écrit cette affaire qui dépasse largement les limites de ce qui est admissible en matière d’accusation. Il va s’en dire (rereresic !) que comme pour les autres situations qui ont pu dégénérer depuis le CA du 9 octobre 2003 (CA du 20 novembre 2003) un rapport expliquera cette situation à mes supérieurs hiérarchiques. Je joindrai votre lettre à ce rapport.

J’ajoute qu’à la fin du conseil de classe Mme Renaud s’adressant à voix haute à M. Dupont lui a dit « je ne sais pas comment vous faites pour rester dans une ambiance aussi malsaine, je suis tellement écoeurée que je sors de cette salle pour remplir la synthèse ». J’étais seul en train de ranger le matériel de vidéo projection à ce moment là dans la salle, je vous laisse le soin d’en déduire ce que je peux interprêter.

Dans l’attente d’une réponse rapide, je vous prie de croire, Monsieur le Président, en (sic) l’expression de mes sincères salutations. Le principal..."

Bref contexte : 1- Cette lettre livre du conseil de classe une version très partielle et partiale : selon les témoignages recueillis, les délégués d’élèves et les délégués de parents s’étaient, par exemple, élevés contre le comportement d’un professeur d’EPS jugé sexiste envers des filles et même raciste envers des élèves d’origine africaine ou vietnamienne. Le principal n’en dit mot dans sa lettre.

2- Au CA du 9 octobre 2003, ce principal - nouveau dans l’établissement, lui-même ancien prof d’EPS - avait, dans une grille récapitulative des voyages proposés, tenté de faire croire à tous que le prix du voyage en Campanie ( qui en était à sa 15ème édition) était de 4.400 Euros par élève (au lieu de 359 Euros) pour susciter le rejet. Le vote secret qu’il avait imposé, s’était retourné contre lui : l’anonymat avait donné à des délégués le courage de voter en faveur du voyage, contre sa volonté. Il se vengera en fin d’année scolaire en interdisant ce voyage par deux critères fantaisistes pour la réalisation d’un voyage : obligation d’en passer par un voyagiste privé (!) (donc marge commerciale en plus) et un plafond de 200 Euros par élève, ce qui est bien sûr impossible pour un voyage en Campanie de 8 jours. Paul VILLACH


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