Commentaire de Numero 19
sur L'optimisme capitaliste au Vietnam


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Numero 19 Numero 19 3 mai 2010 18:24

Je crois que l’auteur ne connaît pas vraiment la situation de ce pays, pour en parler comme cela.
D’une, la corruption mine les institutions.
De deux, là bas les gens pauvres ne sont pas trop affamés, le pays étant propice à l’agriculture.
De trois, la culture est bien plus centrée sur la famille que dans nos contrées, la partie sociale étant plutôt placée au sein de la famille que de l’état, notamment grâce à la diaspora vietnamienne. En gros, les grand parents font beaucoup d’enfants, la famille grandit autour d’eux et reste attachée, faisant office de sécurité sociale et de caisse de retraite.
De quatre, l’écart entre pauvres et riches est important, surtout entre une mégalopole genre saigon et les campagnes.
De cinq, quand les gens sont riche, ça en devient scandaleux. Là bas, c’est soit une brel chinoise pour la bas de gamme, une brel jap pour le haut de gamme, ou une voiture genre merco ou bentley... même au taxage ahurissant pratiqué là bas (pour dissuader de l’utilisation de voitures dans des villes aux rues bondées), comme 30k euros pour une voiture qu’on paierait 10k ici, je n’imagine pas le prix d’une voiture de luxe. Vive la corruption.
De six, l’inflation est surprenante, il y a 5 ans, en tant qu’occidentaux, les prix nous semblaient corrects et pas cher, maintenant les prix rivalisent avec les nôtres.

Quand on a un système social « fait maison à l’ancienne », et qu’on voit l’aisance de ceux qui réussissent (avec des mentalités de pauvres pour certains, ça se voit au bling bling kitsch qu’affichent certains), le capitalisme n’est pas de refus.
Là bas, ils ont le pain et les jeux, donc ça va.
Ici, on a un peu de jeux, mais pour le pain, on a plus facilement du mal avec le besoin d’un toit (pas trop de famille pour l’hébergement), le problème des retraites, la nécessité de se couvrir du froid, l’impossibilité de vivre de boulots vraiments petits (là bas, les petits vendeurs avec un chariot font de meilleurs prix que les supermarchés).

Ce modèle tient jusqu’à cette génération. Par contre, pour la suite ça va être tendu, à cause de la politique de limitation de natalité instaurée en 83.
M’en fous, de toutes façons d’ici 10 ans ça va être la foire géopolitique, entre les crises démographiques, économiques, écologiques, et énergétiques, il va y avoir du sport, j’vous ldis.


Voir ce commentaire dans son contexte