Commentaire de Alan
sur L'énorme erreur d'Israël


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Alan Alan 1er juin 2010 15:34

« Il n’y a, à mes yeux, rien qui puisse légitimer les coups de feu de la part des soldats. leur soi-disant droit à la légitime défense n’existe pas dans ce cas précis. »

Et c’est là que vous vous trompez. Un individu a toujours le droit à la légitime défense. Il faut différencier les actes d’un Etat et les actes d’un individu. Il faut également différencier ce qui est un acte de violence, mais qui n’engage pas la vie d’individus, et un acte de violence qui engage la vie d’un individu.


« Car ils ont, manu military, abordé le bateau »réputé humanitaire« dans les eaux territoriales. C’est parce qu’ils ont démontré l’usage de la force que les personnes qui se trouvaient sur le bateau ont riposté. »

Tout d’abord, vous vouliez sans doutes dire ’dans les eaux internationales’.

Reprenons les faits :
- forcer un blocus est un acte de violence, mais qui n’engage pas la vie d’individus
- araisonner un navire en haute mer est un acte de violence, mais qui n’engage pas la vie d’individus
- attaquer à coup de barres de fer, de couteaux, et tabasser les militaires (et soi-disant utiliser des armes à feu), est un acte de violence, qui engage la vie d’individus
- utiliser son arme est bien évidemment un acte de violence qui engage la vie d’individus

On voit clairement dans cette enchainement que les torts sont partagés, mais comme je le disais dans un autre message : les uns agissent, les autres réagissent. Pas de convoi, pas d’arraisonnement. Pas d’attaque sur les commandos, pas de morts. Et ce n’est pas parce qu’on est un soldat et qu’on obéit à des ordres, qu’on n’a pas le droit à la légitime défense. Les ordres étaient de neutraliser le navire, la violence n’était donc pas dirigée contre les individus à son bord. Ce sont donc eux, par leurs actes, qui portent la responsabilité de l’accrochage sanglant.

Je précise également un dernier point. Cette mission n’avait rien d’humanitaire : elle était tout à fait politique. Les humanitaires ne font pas de politique, par définition. Y avait-il d’autres moyens de faire entrer cette aide à Gaza ? Oui. Leur était-il ouvert ? Oui. Pourquoi ont-ils donc choisi cette voix ? Pour aller briser le blocus. Et ceci n’est en rien un motif humanitaire. Sachez par ailleurs qu’il est condamné par le droit international d’usurper le statut d’humanitaire quand le but est tout autre.


« 1. le bateau était en eau international. Une attaque armée, suivant la définition du droit international, consiste en un acte de piraterie. »

Tout à fait.

« 2. le bateau n’étant pas un batiment de guerre et non armée, (Il parait clair que la présence d’arme serait complètement stupide, vu la médiatisation de l’événement.) il s’agit bien d’une attaque contre un batiment civil. »

En effet, parfaitement vrai.

Mais vous ne comprenez pas que la seule chose que je dis, c’est que ce n’est ni blanc ni noir. C’est gris. Les torts sont entièrement partagés. Face à un masse moutonne qui est entièrement ’pro-palestinienne’, je montre les torts des organisateurs de cette flotille. Si jamais je suis confronté à des ’pro-israéliens’, je montre les torts des autorités israélienne. La vérité c’est que les uns comme les autres sont aveugles et aveuglés par ce conflit. Il faut porter un regard critique sur tout et ne pas prendre parti.

« Mais il s’agit là bien d’une attaque miltaire contre une infrastructure civile et malheureusement avec des morts.  »

On parle de ’bâtiment’ et pas d’infrastructure. L’interception des navires israéliens sur les navires civils est en effet un acte d’agression. Maintenant l’agression des ’civils’ à bord de ces navires sur les forces israéliennes, transforme le statut de ’civils’ de ces personnes en ’combattants’. Qu’on soit terroriste ou résistant légitime, on s’en fiche, dès le moment où on combat, on est un combattant et plus un civil, auquel cas l’usage de la force est permis.

« Combien de crimes l’Etat d’Israel pourra-t-il encore perpétrer avant que la communauté internationale se bouge ?  »

Un peu d’Histoire ferait du bien : les crimes sont très largements partagés. Le premier crime en fait a été commis par les Nations-Unis lorsqu’ils ont légué cette situation à la région... qui ira juger les Nations-Unis pour cela ?


Pour finir, c’est très bien de connaitre l’importance des définitions, bravo. Maintenant il ne vous reste plus qu’à aller chercher les bonnes définitions et les appliquer.


Voir ce commentaire dans son contexte