Commentaire de lolo
sur Espagne : La chute


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lolo 8 juin 2010 14:07

Pour bien connaître l’Espagne et y avoir mes racines, je dirais qu’outre sortie de l’euro ou dévaluation de 20% des salaires, c’est un gros changement de mentalité qu’il faudrait. Il faudrait qu’ils aient à nouveau le gout de l’effort, au lieu de çà travailler pour gagner de l’argent y est devenu ringard, tous et surtout les jeunes n’ont qu’une idée en tête faire du fric vite et en grande quantité, songeant souvent à l’immobilier pour y arriver.

En Espagne, les seuls qui gagnent bien leur vie sont les rares qui ont fait fortune pendant le boom immonilier, parcequ’ils ont pu vendre un bout de terrain hérité des parents, ou un bien immobilier... Ce pays me fait aujourd’hui penser au Brésil, avec une minorité ultra-riche, et la grande majorité qui rame. Les jeunes restent jusqu’à 40ans en moyenne chez leurs parents (car incapables d’assumer un loyer même lorsqu’ils ont un boulot)...
Et puis surtout, les gens bien formés avec formation universitaire fuient le pays car soit il n’y trouve pas de débouchés soit on leur propose des salaires extrèmement bas, souvent plus bas que les salaires des maçons qui travaillent (ou travaillaient) dans la construction... Les scientifiques espagnols, s’en vont travailler aux USA, en Suisse en Allemagne, Suède...
 Donc je ne vois pas comment un pays qui laisse partir ses gens les plus formés pourrait s’assurer une compétitivité future. Il leur reste le tourisme, mais avec l’euro l’Espagne est devenue une destination chère, les touristes peuvent aller au Maroc ou en Turquie pour moins cher et plus longtemps...
Tous çà est quand même dommage, car ce pays devrait avoir de sérieux atouts pour l’exportation, notemment grace à une langue et culture commune avec l’ensemble de l’Amérique latine (et bientôt avec une bonne partie de la population des USA), une position privilégiée au contact de l’Afrique, pays à la fois ouvert sur le méditérannée et l’atlantique...

Et pour finir, même si ce tableau ne colle pas parfaitement à celui de la France, nous ne sommes pas très loin non plus de la situation des espagnols.


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