Commentaire de easy
sur Les milliardaires vous remercient


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easy easy 28 juillet 2010 13:05

Je crois qu’on abuse quand on parle à la place de gens (surtout quand à l’évidence, ils protesteraient de ce ventriloquisme) 

On peut dire « Je crois que les riches nous remercient, qu’ils se foutent de notre gueule » Mais on ne peut pas parler à leur place surtout pour affirmer ainsi qu’ils nous méprisent.
(Ca peut très bien être le cas mais aucun de nous n’a besoin de quiconque pour nous éveiller à cette hypothèse)

A ce compte là, pourquoi ne pas écrire un papier équivalent en prêtant des paroles aussi méprisantes aux beurs, aux musulmans, aux Islamistes, aux Roms... ?



Arrh tous les milliards nous étourdissent et nous obsèdent. Nous en parlons tout le temps ; moi il y a deux jours, pour dire que nous ne devons pas lyncher les monstres que nous produisons, Lisa maintenant, pour dire que ces monstres se foutent de notre gueule.





Bon, autre chose. Ce papier fait donc la part belle aux mlilliardaires et en effet, il est possible de considérer qu’ils sont les maîtres du monde. Quant au fait qu’ils se gavent de caviar, ça peut tenir du fantasme. Certains d’entre eux mangent simplement. Il peut y avoir un problème structurel et déséquilibrant à ce contrôle trop marqué de certains milliardaires (Et le contrôle de l’acier par Mittal peut-être plus ennuyeux que celui des cosmétiques par Liliane.)

Mais sous ces 1000 milliardaires, il y a 10 000 000 de gens aisés (suffisamment pour manger exactement ce que pourrraient manger les plus riches du monde) Ces gens aisés, par exemple un restaurateur franàçais ayant réussi à NYork et ayant commencé à investir dans l’immobilier, ne contrôlent que dalle et en aucun endroit n’exploitent les gueux. Ils achètent des produits chers, ils ont des employés triés sur le volet et qui sont bien payés, ils ne manipulent pas les cours, ils ne se réservent aucun espace maritime...
Richard Serra, Andy Wharol, J. K. Rowling, Jeff Koons, en aucun endroit ils ne collent avec ce qui est raconté dans ce papier. Ils sont pourtant riches et peuvent se payer tous les rêves.

Autre chose. J’ai déjà eu l’occasion de discuter de ça avec Von Franz, s’il est indiscutable que certaines choses existent sur le papier, elles n’existent pas toujours dans la réalité. Par exemple on peut affirmer qu’il y a des profiteurs sans que jamais on ne puisse citer un nom. Et si on le faisait, on aurait de grands riques de se tromper au moins partiellement.
Une personne qui ne serait que profiteuse, je crois que ça n’existe pas. Prométhéisme oblige.


Idem pour les milliardaires. Certes on peut citer des noms sans risques d’erreur mais déjà c’est grâce au magazine Forbes (sinon, c’est étrange, mais on n’en saurait rien). Ensuite c’est une population tournante. Ils ne sont pas très nombreux ceux d’entre eux qui, comme Liliane, auront été milliardaire toute leur vie.


Enfin, il ne faut pas écrire d’un côté qu’ils ont une vie de nanab et écrire ensuite, dans une réponse à un intervenant, que bien que smicard, on a tout compte fait une vie plus belle que la leur.


S’il est possible de dire à un client que sa chambre d’hôte, devant un pré, avec une rivière au fond, est plus charmante qu’une chambre dans un immeuble de Paris Hilton, alors il ne faut pas dire que cette fille a la belle vie ou qu’elle nous chie dessus comme le laisse entendre le dessin en illustration.


Quand on a le coeur heureux, quand on est convaincu d’avoir une compagne merveilleuse, on ne pense pas à faire le procès de qui que ce soit ni à se dire victime d’un déluge de guano. Quand on a son content, quand on aime que les autres le soient, on ne leur raconte pas que certains les méprisent au point de leur chier dessus.


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