Commentaire de millesime
sur Les milliardaires vous remercient


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

millesime 28 juillet 2010 15:20

Madison (quatrième président US de 1809 à 1817) déclara que la première responsabilité de l’Etat était « de protéger la minorité opulente contre la majorité », proposition qui est restée le principe fondamental du système démocratique américain jusqu’à nos jours.
(lors des discussions publiques, Madison parlait des minorité en général, mais il est tout à fait claiir qu’il songeait à l’une d’elle en particulier ; celles des « opulents ».)
La théorie politique moderne souligne sa conviction selon laquelle :
,« dans un gouvernement juste et libre, les droits de propriété, comme ceux des personnes, devraient être efficacement accordés »
mais là encore, il est utile d’examiner de plus près cette doctrine. Il n’existe pas de droits (de) propriété, mais des droits (à) la propriété.
J’ai peut être le droit de posséder ma voiture, mais celle-ci n’a aucun droit. Le droit (à) la propriété diffère également des autres en ce que la possession d’un bien par un individu en prive quelqu’un d’autre. Si ma voiture est à moi, vous ne pouvez la posséder.
Mais dans une société juste et libre ma liberté de parole ne peut limiter la vôtre.
Le principe de Madison est donc que l’Etat doit assurer le droit des personnes en général, mais aussi fournir des garanties particulières supplémentaires en ce qui concerne les droits d’une classe de personnes, celle des propriétaires.
Madison prévoyait que la menace de la démocratie risquait de s’aggraver avec le temps en raison de l’accroissement de « la proportion de ceux qui se heurtent à toutes les difficultés de l’existence, et rêvent en secret d’une distribution plus équitable de ses bienfaits ».
Il redoutait que ceux-ci ne gagnent de l’influence, s’inquiétait des « symptômes d’un esprit niveleur » déjà visible et mettait en garde contre « un danger futur » si le droit de vote plaçait « le pouvoir sur la propriété en des mains qui n’en possèdent pas une partie ».
comme il l’expliquait, « il ne faut pas compter sur ceux qui n’ont pas de biens,ni l’espoir d’en acquérir, pour témoigner une sympathie suffisante aux droits de propriété ».
Sa solution consistait à maintenir le pouvoir politique entre les mains de ceux « qui sont issus de, et représentent , la richesse de la nation » « le groupe des hommes les plus capables » face à un peuple fragmenté et désorganisé.


Voir ce commentaire dans son contexte