Commentaire de docdory
sur Les immigrants doivent-ils s'intégrer ?


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docdory docdory 17 août 2010 17:05

@ Lucilio

Vous dites être libéral, mais vous êtes en fait anti-républicain.
Ce qui est à la base du système français, c’est l’idéal républicain. La République ne reconnaît que des individus libres, et ne reconnaît ni culte ni communauté. La langue de la République est le français.( La langue de la France est le français depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts )
Le droit à la différence ne saurait aboutir à une différence des droits.
Lorsque vous vous extasiez devant l’existence de communautés amish aux Etats-Unis, vous reconnaissez finalement que des parents ont le droit absolu d’imposer à leurs enfants les règles les plus absurdes et les plus liberticides ( je crois que le recours au médecin est plus ou moins interdit chez les amishs ).
Si un droit communautariste était institué en France, cela voudrait dire par exemple que les musulmans auraient le droit d’interdire à leurs enfants d’assister à l’école aux cours consacrés à l’évolution du vivant, d’interdire à leurs filles d’aller à la piscine avec les garçons, d’interdire à leurs enfants d’assister aux cours d’histoire sur la shoah , etc ...
En admettant un droit communautariste aux parents, on refuse aux enfants de ces parents d’avoir droit à la même éducation que les autres enfants, on se retrouve donc avec une catégorie d’enfants limités dans leurs droits.
L’universalisme républicain, c’est aussi affirmer qu’il n’y a pas d’enfants juifs, d’enfants chrétiens , d’enfants musulmans ni d’enfants raëliens, il n’y a que des enfants de juifs, de chrétiens, de musulmans et de raëliens ( de même que les enfants d’électeurs de l’UMP ne sont pas des enfants sarkozystes, ou que les enfants d’électeurs du PC ne sont pas des enfants communistes ).
La République se doit de donner à tous ces enfants, qui sont des enfants français, la même éducation, au nom de l’égalité des droits entre les citoyens.
Là où je rejoindrais en partie les doctrines libérales, c’est sur le fait que les autres citoyens n’ont pas à assumer les conséquences financières des choix communautaristes de certains.
Une femme voilée ou un homme en tenue musulmane traditionnelle ont une probabilité égale à peu près à zéro de trouver du travail dans une entreprise française. S’ils refusent de s’adapter aux us et coutumes français, il n’y a pas de raison que leurs concitoyens assument les conséquences financières de cette auto-exclusion volontaire, et paient des allocations pour permettre à ces gens de continuer à vivre comme au moyen-âge, mais aux crochets de la société, qu’ils méprisent en général quand ils sont ainsi accoutrés.
Quant à la loi sur la burqa, elle illustre le paradoxe de toute démocratie : jusqu’à quel point peut-on laisser la liberté aux ennemis de la liberté ? Les porteuses de burqa sont, soit des islamistes ennemies de la liberté, soit, le plus souvent, la portent parce qu’elles y sont contraintes par les ennemis de la liberté ( lire à ce sujet le livre de Zeina « sous mon niqab » ).
Dans les deux hypothèses, la République doit interdire la burqa, soit pour se défendre de ses ennemis, soit pour protéger les malheureuses victimes de ses ennemis, selon le principe « lorsqu’il y a des forts et des faibles , c’est la loi qui libère et la liberté qui opprime » ...



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