Commentaire de aberlainnard
sur Tchernobyl sur Seine


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

aberlainnard 20 septembre 2010 15:18

 

Cet article pourrait être perçu comme alarmiste si la catastrophe de Tchernobyl n’avait pas eu lieu et si de multiples d’incidents plus ou moins graves ne s’étaient pas déjà produits ailleurs, en France et dans le monde. http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_accidents_nucl%C3%A9aires On a tous en mémoire notamment le nom de Three Mile Island. D’autres incidents d’un niveau moins élevé, en particulier en France, n’ont pas eu la même couverture médiatique. En Europe, les risques sont d’autant plus importants et difficiles à gérer que la densité de la population est forte. Lorsqu’on a sous les yeux la carte des sites d’implantation des centrales en France, http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Nuclear_power_plants_map_France-fr.svg

 on voit bien que, sans même envisager le cas extrême d’un Tchernobyl bis une population importante serait impliquée en cas d’accident majeur. Cherbourg,, Bâle-Mulhouse et Colmar, les villes situées dans le couloir rhodanien Genève, Lyon, Saint Étienne, Valence, Avignon, Nîmes par exemple pourraient être menacées par des fuites radioactives (gaz ou fluides) mal contrôlées.

Avec la proximité annoncée du déclin des énergies fossiles, on va certainement assister à une promotion sans précédent de l’électronucléaire dans le monde. Mais le nucléaire n’est pas le seul domaine où se manifeste une prise de risques inconsidérée. Dans l’urgence, nous allons prendre de plus en plus de risques dans la recherche et l’exploitation des ultimes gisements fossiles ; forages pas toujours bien maîtrisés à des profondeurs de plus en plus grandes, on-shore et off-shore, exploitation des gisements potentiels sous la calotte glacière du pôle Nord au risque d’accélérer sa fonte et de perturber les courants marins, exploitation des schistes et des sables bitumineux mettant en danger l’équilibre du milieu naturel et les nappes phréatiques, recours à des techniques très polluantes pour obtenir des carburants liquides à partir du charbon. 

Toutes ces solutions temporaires à risques élevés ne feront au mieux que reculer l’échéance d’une, deux ou trois générations ; tout ceci au prix d’une dépense colossale en moyens humains et financiers qui nous fera défaut au moment ou les stocks non-renouvelables de toutes ces sources d’énergies approcheront de leur épuisement.

Le meilleur calcul serait évidemment de nous épargner ces étapes intermédiaires hasardeuses et de consacrer ces moyens humains et financiers à préparer une mutation profonde de la société vers une société plus sobre en énergie. L’énormité du chantier ne devrait pas nous faire peur en regard du péril qui nous menace si nous ne nous y attelons pas dès maintenant. Mais c’est sans compter avec notre comportement addictif à l’énergie facile et avec les intérêts des puissances économiques dominantes.

Notre seule chance serait qu’une prise de conscience rapide de la population la pousse à reprendre son sort en main et à entreprendre par elle-même cette véritable révolution de société en commençant par une réorganisation de la vie économique et sociale locale. 

 

 

 

 


Voir ce commentaire dans son contexte