Commentaire de Luc-Laurent Salvador
sur Faut-il désespérer des dirigeants ?


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 23 septembre 2010 19:56

"l’autorité ne peut fonctionner durablement et harmonieusement qu’à la condition que l’exemple vienne d’en haut. La crise que connaît l’autorité politique et économique depuis plusieurs décennies en est la meilleure preuve."

Tout à fait d’accord avec l’auteur sur ce constat et sur la plupart des autres qui me semblent très pertinents et bienvenus dans leur ensemble

J’accroche seulement sur un point, mais c’est peut-être le plus important : il y a un naïveté incroyable (de la part saint cyrien spécialiste du renseignement et des forces spéciales) à croire qu’une formation académique puisse effectivement produire les dirigeants éclairés qu’il appelle de ses voeux.

La naïveté vient de la confusion entre ce qu’amène une formation (des savoirs et des savoir faire) et ce qui est nécessaire pour faire jour après jour les choix difficiles qui pourront amener un collectif à donner le meilleur de lui-même : ce sont des valeurs qui se trouvent généralement aux antipodes de ce que la société véhicule à présent.

Vous pourrez avoir la meilleure formation du monde, si vous restez campé sur des valeurs de domination, d’exploitation (du potentiel humain) et d’accomplissement d’une excellence mesurée à l’aune de votre salaire, vous serez de ces dirigeants qui ne dirigent rien du tout et font que la société dévale vers le chaos.

Mais me direz-vous, la formation aux valeurs, cela existe. Ce à quoi je répondrais : oui, certes, j’appelle ça le cul-bénisme. Ceux qui veulent diriger le font sur la base de valeurs qu’ils ne vont pas questionner dans quelque formation académique que ce soit.

Le poisson pourrit par la tête. Certes, mais le vrai problème, c’est quand les oeufs sont aussi pourris. Difficile de produire du poisson sain.

Je ne crois qu’à l’imitation, aux modèles. J’attends de voir des dirigeants qui fasse voeu de pauvreté, qui laissent le pouvoir au collectif et qui pratiquent la transparence plutôt que l’obscénité.

Mais cela ne viendra pas de si tôt, n’est-ce pas ?

Je pense qu’il nous faudra une bonne guerre comme on disait de mon temps.


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