Commentaire de Maldoror
sur Après 16 ans de mondialisation et 10 ans d'euro : près de la moitié des Français s'estiment pauvres ou redoutent de le devenir !
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Ceci reflète l’effet de la politique
fiscale allemande qui, en 2002, a décidé de transférer massivement les
charges patronales sur la fiscalité pesant sur les salariés
et la population. À travers l’application de cette « TVA
sociale », l’Allemagne a réalisé l’équivalent d’une dévaluation de
10% au sein de la zone Euro qui avait été conçue pour éviter en principe
ce type de stratégie.
Il faut noter que cette politique allemande
de compression des coûts unitaires du travail n’a été possible que
parce que les autres pays n’appliquaient pas une politique similaire.
L’Allemagne n’a pu se permettre une telle politique que dans la mesure
où ses voisins faisaient l’opposée. Si tout le monde avait pratiqué la
même politique de contraction du coût réel du travail, l’Europe aurait
été plongée dès 2003 dans une terrible dépression. Le gouvernement
allemand doit donc être mis devant ses responsabilités. C’est lui qui a
pratiqué une politique de « Passager Clandestin » et qui a rompu le pacte
Européen le premier.
les excédents allemands sont régionalement concentrés. Ils sont réalisés pour les trois-quarts sur les pays de l’Union européenne. Enfin, et ce point est aussi important que les deux autres, on s’aperçoit que l’Allemagne est en déficit vis-à-vis de la République Tchèque, de la Slovaquie et de la Hongrie. Pourtant, ces pays sont en retard économiquement, et ne produisent pas de matières premières. Ici, ce que nous voyons, c’est le processus du basculement du Made in Germany vers le Made by Germany. L’Allemagne délocalise massivement la production des sous-ensembles industriels chez ses voisins immédiats de l’Europe Centrale et ne conserve que l’assemblage final, vendant alors aux autres pays des produits qui incorporent l’effet des productions à forte productivité mais bas coûts des sous-traitants.
Ainsi peut-on comprendre pourquoi il n’est pas contradictoire de dire dans la même phrase que l’Allemagne s’affirme comme exportatrice de biens industriels et qu’elle se désindustrialise. L’évolution des chiffres de l’emploi industriel en Allemagne confirme cette tendance d’une désindustrialisation du pays. Socialement, ceci a pour effet de faire baisser relativement, mais aussi parfois de manière absolue, les salaires ouvriers et employés. L’Allemagne va peut-être bien, mais sa population vit de plus en plus mal, à l’exception du 1% le plus riche
Avec plus de 12% du revenu national, ce 1% le plus riche a même dépassé le niveau historique de la fin des années vingt et du début des années trente et se rapproche dangereusement des niveaux qui avaient été atteints en 1936 et 1937 du temps du nazisme.
Les travailleurs allemands ont été les premières victimes de cette
politique. Mais, ils entraînent à leur suite les travailleurs des
principaux pays européens.