Commentaire de fifilafiloche
sur La Bolivie abaisse l'âge légal de la retraite de 65 à 58 ans


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fifilafiloche fifilafiloche 3 novembre 2010 16:55

Un petit bonjour depuis un pays voisin de la Bolivie...


Ici, en Amérique du Sud, la crise des sub primes n’existe pas. La crise du crédit, nous l’avons connue dans les années 90, avec des plans de redressement drastiques, des taux d’intérêts du FMI usuriers, des dévaluations meurtrières et une fuite de capitaux.


Du coup, l’accès au crédit a été impossible pendant toutes ces années. Malgré tout, il s’agit d’un continent bien plus riche que l’Europe, en matières premières et en potentiel de croissance.


Le dynamisme des BRIC, et particulièrement du Brésil voisin, le renforcement des échanges Sud/Sud, les partenariats exclusifs avec la Chine (matière première contre produits manufacturés) ont provoqué un enrichissement global des populations du continent. Il a bien évidemment profité d’abord aux propritétaires, mais s’est diffusé peu à peu jusque dans les classes les plus dépendantes.


Cette richesse dans un système financier assaini permet aujourd’hui de redistribuer du confort social et de redonner l’accès au crédit aux populations, mais avec un risque maîtrisé, les banques ne voulant plus connaître l’apocalypse des années 90. Ici à Asuncion, comme à Formosa, la ville argentine la plus proche, les routes se construisent, les réseaux 3G s’étendent, l’accès au crédit pour l’achat de véhicules personnels (souvent chinois) se banalise. Les monnaies locales se valorisent en terme de pouvoir d’achat par rapport à l’Euro et au Dollar, l’inflation provoquée par la demande n’étant pas répercutée sur le change.


Bref, les réalités sont totalement différentes. Avec un taux de croissance comparable, des richesses du sol et des potentiels de croissance équivalents, la France aurait aussi les moyens de redistribuer la richesse qu’elle crée, comme durant la reconstruction suivant la seconde guerre mondiale. Le contexte économique y est totalement différent. Desindustrialisée, avec une population vieillissante, des infrastructures saturées, des taux de productivité ne laissant que peu de marges d’amélioration, un système financier très dépendant de la dette, les perspectives de croissance y sont durablement réduites, les populations devront donc s’adapter au contexte ou se délocaliser.


Nous avons dans notre histoire connu d’autres époques similaires provoquant l’exode massif des populations européennes pour des continents plus porteurs d’avenir. Il n’y a donc là rien de nouveau.


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