Quelques éléments que je porte à votre connaissance :
En 2009, une femme de 58 ans en surcharge pondérale est envoyée chez une diabétologue par son généraliste : elle a un taux de sucre de 1,26.
Visite chez la diabétologue : celle-ci décrète « Vous êtes pré-diabétique ; il vaut faut maigrir et je vous prescris un médicament pour vous aider à maigrir. »
La cliente proteste : « Je me sens capable de perdre du poids toute seule ; je ne veux aucun médicament pour me faire maigrir. »
La diabétologue insiste : « Mais si, mais si, ce sera plus facile ! »
La cliente proteste de nouveau : « Non, je peux me mettre au régime seule et perdre du poids »
Devant cette entêtée, la « spécialiste » décide de faire de la pédagogie : « Je vais vous expliquer ; elle prend une feuille de papier, y dessine une cellule et raconte qu’avec ce médicament ( vous avez deviné, il s’agit du fameux Médiator), le sucre pénètre mieux dans les cellules et que ainsi le taux de glucose sanguin baisse. La patiente toujours réticente continue à émettre des réserves,puis devant l’insistance de la » spécialiste « admet la prescription.
Elle repart donc avec du Médiator...et le prend durant trois jours ; matin du 3ème jour, diarrhée grasse ; elle s’inquiète.
Elle en parle à une amie , médecin psychiatre qui lui dit aussitôt : » J’ai lu un article très négatif sur le Médiator ; à votre place, je ne prendrais pas. « 
Rentrée chez elle, la dame se précipite sur Internet, et tape le nom de la molécule : benfluorex ;
Elle apprend que ce médicament est interdit en Italie, en Espagne, est utilisé comme coupe-faim et se revend 15 euros euros sur E.Bay.
Elle arrête immédiatement de prendre cette saloperie et tance vertement son généraliste parce qu’il l’a envoyé chez une incapable. Celui-ci ne sait trop quoi répondre...

Cette femme raconte sa mésaventure ; une de ses interlocutrices lui répond : » Mon mari en prend depuis longtemps ; je comprends pourquoi il a souvent la diarrhée...« 

Ce monsieur qui en prend depuis 10 ans est convoqué par la Sécu pour des examens cardiaques ; il se rend chez le même généraliste. Celui-ci regarde le dossier du malade : » Il est vrai que vous deviez vous faire opérer des genoux en 2007 et le cardiologue alors avait décelé un problème de valvulopathie. « Le patient tombe des nues. Jamais le médecin ne lui avait révélé la nature exacte de son problème cardiaque ( dossier transmis par le cardiologue ). Et le médecin d’ajouter : » Mais quel est le diabétologue qui vous prescrivait du Médiator ?« 
EBAHI, » soufflé « , le monsieur parvient à répondre : » Mais c’est VOUS, docteur qui me soignez pour mon diabète, VOUS qui me le prescrivez ! « Le » médecin « reste coi...
Depuis, ce patient se fait beaucoup de soucis en entendant déferler les révélations sur le Médiator...
Je vous garantis l’exactitude de ces deux anecdotes.

Qu’en dire ? elles parlent d’elles-mêmes :
MEPRIS du malade par une partie des médecins et spécialistes, malade qu’on n’écoute pas, qu’on n’informe pas.
INCOMPETENCE crasse de ces mêmes médecins et spécialistes qui ne s’informent pas sur les médicaments qu’ils prescrivent, qui ne suivent pas l’actualité médicale, etc...

Je rappelle qu’un simple clic sur Internet en 2009 permettait d’être alerté sur la nocivité de ce  » médicament « .

Je crois que dans cette affaire, il y a eu beaucoup d’incohérences, d’incompétences depuis le sommet de la chaîne, beaucoup de fric à faire aussi pour les laboratoires Servier.

Un point où je suis en complet accord avec vous : il ne faut pas que cela conduise à
  »une peur irrationnelle " de tout ce qui est chimique et ainsi faire le lit de tous les charlatans écolos avec recours aux tisanes, décoctions et autres bains de siège pour soigner des maladies graves. La NATURE n’est pas bonne par essence ; elle n’est ni bonne, ni mauvaise, elle est les deux à la fois.

Ce qui me révolte, c’est la dérive de nombreux médecins qui méprisent le malade et voient d’abord en lui une source de revenus. MAIS il ne faut pas, là encore GENERALISER : il est encore de nombreux généralistes qui font très bien leur travail, soucieux de leurs patients, à leur écoute, etc...

C’est cela qui est terrible avec le déferlement médiatique : c’est tout blanc ou tout noir ; aucune place à la réflexion, à la nuance, au raisonnement, etc...aucune place à ce qui rend plus informé et donc plus intelligent.