Commentaire de JL
sur Réforme de l'impôt, prélèvement à la source ! Scénarios pour demain et après demain


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Francis, agnotologue JL 7 février 2011 07:36

Bonjour péripate,

Vous nous mettez au défi de démonter ce que vous appelez le « paralogisme » suivant : « si l’État dépense 100% du PIB (...) alors il est impossible de pas taxer à 100% tout le monde ».

Je dis que le piège se trouve dans le sens que vous attribuez à l’expression : « l’Etat dépense ». Avez-vous déjà pratiqué ce que dans les années 70 on appelait la comptabilité analytique, ou facturation interne ? Diriez-vous qu’une entreprise dépense des « unités de compte » ?

Un Etat qui « dépenserait » 100% du PIB serait un Etat communiste, où tout est nationalisé ! Un tel Etat ne taxe pas ses citoyens. Ou si vous voulez, il les taxe à 100%, mais il fonctionne parfaitement, peut-être pas à votre goût, mais il fonctionne (1) !

Par ailleurs, l’Etat, par définition, ne dépense pas (2)

Alors, sophisme ou paralogisme ? péripate, vous êtes victime de votre incapacité à aller au bout d’un raisonnement logique. Désolé.

(1) « De quoi Ubu est-il fondamentalement la figure ? Du despote parasitaire. Avant l’Etat fiscal, il y a eu la servitude féodale… et après lui il y a la prédation actionnariale. …Quelle est la puissance despotique d’aujourd’hui qui soumet absolument le corps social et le laisse exsangue d’avoir capté la substance de son effort ? Certainement pas l’Etat – dont on rappellera au passage qu’il restitue en prestations collectives l’ensemble de ses prélèvements… – mais le système bancaire-actionnaire qui, lui, conserve unilatéralement le produit intégral de ses captations. » (Lordon, et c’est moi qui souligne)*


(2) « L’expression « les impôts financent les dépenses publiques » est trompeuse. L’ambiguïté provient de la confusion entre financement et paiement. La production capitaliste est financée par les avances de capital en investissements et salaires, avances dont la croissance sur le plan macroéconomique est permise par la création monétaire ; et les consommateurs paient. Quel rôle joue l’impôt vis-à-vis de la production non marchande  ? Il en est le paiement socialisé. Le contribuable ne « finance » pas plus l’école ou l’hôpital que l’acheteur d’automobile ne « finance » les chaînes de montage d’automobiles. Car le financement est préalable à la production, que celle-ci soit marchande ou non marchande. Et le paiement, privé ou socialisé, lui est postérieur. Il convient donc d’apporter une réponse logique à un problème d’ordre également logique : l’économie capitaliste étant une économie monétaire, pourrait-on effectuer des prélèvements sur une base qui n’aurait pas encore été produite et, pis, qui devrait résulter de ces prélèvements ? Puisque c’est logiquement impossible, le retournement s’impose : la production non marchande et les revenus monétaires qui y correspondent précèdent les prélèvements. Autrement dit, et c’est là le point crucial pour renvoyer au musée des idéologies le discours libéral : les travailleurs des services non marchands produisent le revenu qui les rémunère. » (, et c’est moi qui souligne)

nb. « dans un paralogisme, les prémisses ne sont pas connectées de façon appropriée à la conclusion et ne la justifient pas, même si elles semblent le faire. Un sophisme est un paralogisme utilisé intentionnellement pour déterminer un individu à servir nos intérêts. » ()


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