Commentaire de slipenplomb
sur Fukushima, le Monde du Silence


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slipenplomb 28 mars 2011 11:38

On vous trompe volontairement

en Angleterre l’usine de retraitement des déchets nucléaires de Windscale
a été amenée à faire appeler sa localité Sellafield afin de mieux égarer
les soupçons, après un désastreux incendie en 1957, mais ce
retraitement toponymique n’a pas empêché l’augmentation de la
mortalité par cancer et leucémie dans ses alentours. Le gouvernement
anglais, on l’apprend démocratiquement trente ans plus tard, avait alors
décidé de garder secret un rapport sur la catastrophe qu’il jugeait, et
non sans raison, de nature à ébranler la confiance que le public
accordait au nucléaire.

Les pratiques nucléaires, militaires ou civiles, nécessitent une dose de
secret plus forte que partout ailleurs ; où comme on sait il en faut déjà
beaucoup. Pour faciliter la vie, c’est-à-dire les mensonges, des savants
élus par les maîtres de ce système, on a découvert l’utilité de changer
aussi les mesures, de les varier selon un plus grand nombre de points
de vue, les raffiner, afin de pouvoir jongler, selon les cas, avec
plusieurs de ces chiffres difficilement convertibles. C’est ainsi que l’on
peut disposer, pour évaluer la radioactivité, des unités de mesure
suivantes : le curie, le becquerel, le röntgen, le rad, alias centigray, le
rem, sans oublier le facile millirad et le sivert, qui n’est autre qu’une
pièce de 100 rems. Cela évoque le souvenir des subdivisions de la
monnaie anglaise, dont les étrangers ne maîtrisaient pas vite la
complexité, au temps où Sellafield s’appelait encore Windscale.

Guy Debord 1988


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