Commentaire de BA
sur La photo de DSK menotté : le pilori américain avant jugement


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BA 17 mai 2011 20:20
Strauss-Kahn et les femmes : les histoires de trop.

Le problème de l’affaire Dominique Strauss-Kahn, c’est qu’elle vient s’ajouter à beaucoup trop de précédents. Les histoires ont d’abord circulé sur le ton de la plaisanterie : DSK, grand séducteur ; DSK, coureur ; DSK et ses avances un peu insistantes auprès des jolies journalistes…

Puis, il y eut le livre « Sexus Politicus », en 2006, le décrivant comme pratiquant un « art de la séduction, qui confine chez lui à l’obsession » et rapportant des informations circulant au sein de la police selon lesquelles « DSK va parfois boire un verre aux Chandelles, un boîte libertine située dans le Ier arrondissement de Paris ».

Pendant des années, cette réputation n’a pas semblé pouvoir entraver de quelque façon que ce soit sa carrière politique. C’est seulement en 2007, à sa nomination au FMI, que la question a été posée publiquement par Jean Quatremer, journaliste à Libération :

« Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). »

En février 2007, une jeune femme, Tristane Banon, journaliste et romancière (et contributrice du nouveau site d’info marqué à droite Atlantico), a pourtant raconté qu’un homme politique avait tenté de la violer – elle a a précisé un an plus tard qu’il s’agissait de DSK.

Sur le plateau de « 93, Faubourg Saint-Honoré », l’émission qu’animait alors Thierry Ardisson sur Paris Première, elle le décrit comme un « chimpanzé en rut ». (Voir la vidéo)

Selon elle, Strauss-Kahn lui a donné rendez-vous afin de préciser une des réponses données lors de l’entretien. Voilà ce qu’elle raconte alors aux convives – Jacques Séguéla, Thierry Saussez, Jean-Michel Aphatie, Roger Hanin, Gérald Dahan, Claude Askolovitch et Hedwige Chevrillon :

« Je suis arrivée devant l’adresse, je me suis garée, je suis montée, c’était un appartement vide, complètement vide, avec un magnétoscope, une télévision. […]

J’ai posé le magnétophone tout de suite pour enregistrer, il a voulu que je lui tienne la main pour répondre, parce qu’il m’a dit “je n’y arriverai pas si vous ne me tenez pas la main”, et puis après la main c’est passé au bras, et c’est passé un peu plus loin, donc j’ai tout de suite arrêté…

Je suis arrivée là-bas, j’avais un col roulé noir, ça fait peut-être triper les mecs un col roulé noir mais faut arrêter, et après surtout c’est que ça s’est très très mal fini, parce qu’on a fini par se battre.

Donc ça s’est fini très très violemment, puisque je lui ai dit clairement “non, non”, on s’est battus au sol, pas qu’une paire de baffes, moi j’ai donné des coups de pieds, il a dégrafé mon soutien-gorge, il a essayé d’ouvrir mon jean… »

A l’époque, on est en 2002, la jeune journaliste recueille des confessions de personnalités pour un livre sur les grandes erreurs de leur vie. C’est pour cet ouvrage qu’elle rencontre Dominique Strauss-Kahn. Anne Mansouret, la mère de Tristane Banon, élue socialiste et blogueuse à Rue89, se souvient :

« Tristane a fait une dépression. Sa vie professionnelle a été perturbée par cette histoire. Elle est sous pression depuis huit ans, c’est un véritable harcèlement.

Ce n’est d’ailleurs pas DSK lui-même qui est derrière ce harcèlement, mais son entourage, Ramzi Khiroun [conseiller en communication de DSK, ndlr]. Le prochain roman de Tristane, dont la sortie était prévue à la rentrée 2011, a été mis en suspens à cause de la candidature de DSK ! C’est une pression permanente.

En 2002, des amies socialistes pensaient que Tristane devait porter plainte mais je l’ai dissuadée. Je ne voulais pas qu’elle soit à vie “la fille qui…” Elle démarrait juste dans le journalisme, je ne voulais pas que ça entrave sa recherche de travail ; c’est un milieu difficile.

Sur le plan familial, c’était compliqué aussi. DSK est le père de sa meilleure copine et l’ex-mari de sa marraine. Ça nous paraissait délicat. Mais sa vie a été bousculée et elle a craqué un nombre inconsidéré de fois. J’en ai parlé une fois avec DSK. Il a dit : “je sais pas ce qui m’a pris, j’ai pété un plomb”. »

Anne Mansouret a ensuite réitéré ses propos dans des interviews à Paris-Normandie ainsi qu’à France 3 Haute-Normandie. (Voir la vidéo)



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