Commentaire de REMY Ronald
sur Eurobonds : une solution urgente et évidente... pleine de pièges


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

REMY Ronald REMY Ronald 19 août 2011 18:56

Bonjour « TDK1 ».
Je maintiens que la « crise des subprimes » de 2008 est due, comme aujourd’hui, aux « Banksters ». Cela n’empêche pas de vous donner aussi raison sur les prêts hypothécaires à taux fixe et sur la responsabilité des politiques qui ont laissé faire et même fait croitre les risques de catastrophe.
La divergence (momentanée ?) de point de vue entre nous est probablement due à un quiproquo sur la définition de quelques termes techniques, notamment « crédit hypothécaire », « CDO », « EuroBonds », etc. Pourquoi ?
Parce que chacun des termes peut définir une variété de situations.

Pour les « EuroBonds » :
Dans cet article, je viens d’expliquer mes craintes à ce sujet qui rejoignent celles des allemands (et en fait aussi les vôtres).
Nos politiques sont très capables de nous produire la même situation qu’aux USA, consistant à n’alimenter que l’économie virtuelle
(animée par les banques « shootées » à la très rentable spéculation dérégulée ; le trafic de drogue est également très rentable),
au dépend de l’économie réelle.

Si la population ne s’initie pas rapidement à la différence entre diverses politiques d’Eurobonds, le risque est immense que nos « têtes d’oeuf » nous choisissent l’architecture d’Euro-obligations la plus mauvaise, au seul profit des « Banksters » et de l’inflation et non de l’investissement et de l’emploi. Je souhaite que nos avertissements obtiennent plus d’impact que ceux de 1992 et de 2008. Des avertissements et des prévisions que les politiciens avaient refusé d’écouter et dont des centaines de millions de citoyens ont ensuite subi quasi-passivement les terribles conséquences. Au point que la responsabilité des « Banksters » pourrait être autant partagée par les politiciens incompétents et autistes que par les citoyens eux-mêmes, en raison de cette incroyable passivité et de la globale reconduction des mêmes partis fautifs au pouvoir
(et aussi en exagérant un peu dans la polémique... Car beaucoup de facteurs empêchent les citoyens d’accéder à cette prise de conscience et de réagir « de manière efficace » et « constructivement » : 2 termes qui intéressent maintenant les « sociétaux » trans-partis lassés des échecs. Termes qui feront l’objet d’un autre exposé-débat dans Agoravox).

Pour les prêts hypothécaires.
Là aussi, problème de définition, de clarification, et comme plus haut avec les « Eurobonds », je ne cherche nullement à brouiller les choses. Au contraire.
Les prêts hypothécaires, avec ou sans taux variable, il se trouve que je connais plus qu’un peu.
La maman de mes enfants vivant outre-atlantique n’a utilisé que des « prêts hypothécaires à taux variable » pour 3 achats immobiliers successifs dont elle possède toujours les biens. Elle est Bac+7 en droit et économie et a un très gros salaire. Mais surtout, elle a la capacité de comparer les contrats, de lire toutes ces petites lignes bien tassées et de repérer les pièges. Une capacité que n’ont pas la grande majorité de nos citoyens, ni certains élus (y compris en France, qui se sont fait piégés), ni parfois... moi-même ! Je peux témoigner qu’avec ses soigneuses analyse et ses « vigilances », elle a pu faire jouer la concurrence à chaque fois, y compris en cours de contrat (oui, « en cours » : inimaginable pour le commun des mortels).

Il y a 15 ans, j’appartenais aussi à la rare catégorie des français, pauvres, chômeurs (oui chômeur et même SDF !) ayant bénéficié d’un « crédit hypothécaire à taux fixe ». J’avoue que le taux d’intérêt fixe qui m’a été imposé était largement moins rentable. Les fréquentes conversations avec ma compagne éloignée à ce sujet étaient à chaque fois, pour moi, une source de grande frustration. Cependant, je maintiens, j’affirme que pour le citoyen lambda comme moi, lorsqu’on a la chance de trouver une opportunité immobilière et un miraculeux accès à un crédit hypothécaire, il faut foncer sans hésiter. Il est impératif néanmoins de préférer le taux fixe, dans le doute, face à la formidable inventivité des « Banksters » pour embobiner les emprunteurs et les escroquer. Notamment avec ces fameux « démarrage en douceur des crédits » qui se termine parfois en catastrophe.

Il existe d’autre types de prêts hypothécaires que le crédit hypothécaire à taux variable généralement utilisé pour l’immobilier aux USA (mais plus rarement en France). Ce sont tous ces crédits portant sur des biens mobiliers complémentaires (et non pas immobiliers) : voiture, TV, frigo, piscine, etc. Et ce sont ces types de prêts hypothécaires abusifs et à taux fixe qui ont aussi été massivement utilisé par ces « Banksters ». Ils avaient été gagés sur l’hypothèque du bien immobilier initialement acheté. Sans parler des scandaleux « crédits revolving » (automatiquement renouvelable) au taux usuraire de 16 à 21% qui sévit également en France. Votre remarque est tout à fait exacte.

Vous avez donc raison sur la moitié des points concernant les prêts hypothécaires et vous avez raison de dire que les politiciens sont responsables. Je ne cherche pas à être diplomate avec vous en disant cela. Puisqu’ils ont laissé faire tout et n’importe quoi par les « Banksters », et ont eux-même parfois signé des contrats exotiques léonins démentiels au grand préjudice des contribuables (les procès à ce sujet s’éternisent encore). En réalité, votre texte complète plus qu’il n’infirme le mien. Et croyez-moi, complices ou pas, victimes eux-mêmes ou pas, ce ne sont pas les politiciens qui ont créé tous ces contrats arnaques et tous ces outils de spéculation massive.

Donc, en conclusion de notre convivial entretien :
(en essayant de ne pas sombrer dans une polémique de salon style « sexe des anges »),
Responsabilité n°1 : Les « Banksters ».
Responsabilité n°2 : Les politiciens manipulés par les « Banksters » et incapables de se mettre d’accord pour s’y opposer.
Responsabilité n°3 : Les contribuables « votant mal » ? Oui et non, car victimes, fatigués par notre société compliquée et paperassière, aux cerveaux médiatiquement lessivés, au point d’avoir déjà passivement et très largement payés avec leurs taxes et impôts les fautes des élus.

L’urgence maintenant est de
1) remettre collectivement au pas le système bancaire aveuglément dérégulé (toute action règlementaire et fiscale isolée est vouée à l’échec ; propositions dispos à suivre), restaurer la stabilité des échanges en ne laissant plus le dollar comme unique monnaie de réserve mondiale.
2) lancer une construction massive de logement sociaux (cela fera chuter la valeur de l’immobilier, mais c’est un choix politique et social que les « sociétaux » réclament aussi de longue date (et aussi en vain) aux partis (propositions dispos et bientôt sur Agoravox)
3) relancer l’éducation, la recherche, l’économie et l’emploi en cessant l’angélisme suicidaire des frontières totalement ouvertes aux concurrences déloyales, à la délocalisation abusive, au dumping salarial, écologique et social (propositions dispos également à venir)
A+ Cordialement.


Voir ce commentaire dans son contexte