Commentaire de Naja
sur Le déni de la violence sexuelle en chiffres


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Naja Naja 3 octobre 2011 20:01

@ Docdory,

1) Voir le lien cité dans mon premier commentaire :
http://www.ined.fr/fr/publications/pop_soc/bdd/publication/1359/

2) Je n’entendais pas discuter ce point, qui est la porte ouverte à des discussions avec nombre de commentateurs ici.
Pour cela que j’ai donné plusieurs estimations et la méthode de calcul. Mais vous avez raison, quitte à se référer à des études, autant les citer et/ou les expliquer.
En gros, dans les études où le pourcentage de fausses allégations est bas, les auteurs comptabilise les cas où l’on peut prouver la fausseté de la dénonciation par un faisceau d’indices concordants, selon des critères d’enquête policier : alibi de l’accusé, rétractation, incohérences rendant manifestement l’acte allégué impossible, etc.
Vous avez par exemple celles-ci :
http://vaw.sagepub.com/content/16/12/1318.short
http://vaw.sagepub.com/content/16/12/1345.short
(accès payant, sorry...)
10% est bien le haut de la fourchette pour ces études, où le pourcentage de fausses allégations (prouvées comme telles, donc) tourne plutôt autour de 2% ou 5% selon les critères retenus.
Les estimations tournant autour de 50% considèrent, grosso modo, qu’une allégation est fausse quand un auteur a été dénoncé et qu’il n’a pas été condamné.
A mon humble avis, les deux méthodes posent problème :
Première méthode : l’inexistence d’un fait n’est pas simple à prouver
Deuxième méthode : l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence.

3 ) "dans un bon nombre de cas , le violeur est une personne inconnue de la plaignante et n’est pas retrouvé par la police« 
Ca c’est un préjugé. Toutes les enquêtes de victimation indiquent que dans 80% des cas, l’agresseur est une personne connue. Je vous épargne la revue complète et vous renvoie au lien de mon premier commentaire.
Soit dit en passant, une étude de L. Kelly (citée ci-dessus) montre que plus le viol ressemble au stéréotype de l’agresseur inconnu dans un parking, plus la victime a de chance d’être crue.
 »Je ne pense donc pas qu’il y ait beaucoup plus de 1% de la population féminine qui ait été victime de viol ou d’agression sexuelle dans sa vie, c’est peut-être plutôt 1 ‰ , à mon avis."
J’espère me tromper en pensant que vous ne changerez pas d’avis quelle que soit la quantité d’études que je pourrais vous citer à ce sujet (en plus de celle de l’INED mentionnée plus haut).
Qui sait, peut-être pourriez-vous vous interroger sur l’autorité que vous conférez à une statistique personnelle basée sur le nombre de vos patients s’étant confié à vous ?


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