Commentaire de velosolex
sur SOS Education, poil à gratter ou chaude pisse


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velosolex velosolex 10 octobre 2011 20:02

Ce genre d’article c’est toujours ouvrir la boite de Pandore !
Les gens ont leurs certitudes, et rien ne les fera changer ;
C’est comme un navire qui coulerait. Et tout le monde qui s’engueulerait sur le pont. Le capitaine, les marins, et les passagers.
Pendant ce temps le navire s’enfoncerait.

Et ça c’est un fait indiscutable. L’éducation nationale dont on était si fier jusqu’aux années 80, un peu comme l’hôpital, mais ça commence à être là aussi un souvenir, est en train de couler.
Toutes les enquêtes internationales vont dans ce sens.
Dernier pays ou avant dernier pour la transmission des inégalités ;
C’est comme là un fait étrange, et qui dérange, dans un pays où une majorité de profs se situent plutôt à gauche.
Il y a là une contradiction que j’ai du mal à m’expliquer.
Si ce n’est que par la défense de corporatismes.
En tout cas une grande frilosité à changer les méthodes.

C’est sans cesse les même marronniers d’automne.
Tous ces spécialistes qui nous disent depuis vingt ans que le poids d’un cartable est trop lourd, que les rythmes scolaires sont aberrants, que les planning sont fait plus pour les profs que pour les élèves.
Rien ne change, tout se caricature
La journée d’un enfant en France est en effet la plus longue au monde. En même temps, aucun pays n’a autant de jours de congés.
Une curiosité qui loin de changer s’est encore aggravé, du fait de cette alternance rythme vacances-travail toutes les sept semaines, faite plus pour les professionnels du tourisme que pour l’intérêt des gosses.
Que faire pendant ces poses. Le problème ne se pose pas pour les bourgeois, dont les enfants auront le choix entre activités, et séjours linguistiques.
Les pauvres eux, tous ces petits merdeux, n’auront qu’à s’emmerder.
Le soutien individuel, les cours de soutien à ceux qui décrochent comme ça se fait comme pas mal de pays du nord, avec de très bons résultats.
On préfère carrément renoncer au collège unique.
Formidable, cette conception du dernier carré héroïque, défendant les intérêts d’une minorité de plus en plus réduite, n’hésitant pas à sacrifier les autres, « les petits branleurs fouteurs de merde » comme je l’ai lu......
Propos assez caricaturaux sans doute, mais révélateurs d’une désarroi qui se blinde.

Je me souviens de certains profs, protestants il y a quelques années contre la réforme Monory.
René Monory fut un ministre de l’éducation nationale assez atypique : D’origine modeste, juste détenteur d’un brevet élémentaire et d’un brevet industriel, cet homme qui commence à travailler dans un garage à l’age de 15 ans, finira par accéder aux plus hautes fonctions, après avoir été, entre autres, résistant pendant la guerre.
Je ne polémiquerais pas sur la réforme qu’il proposait, dans les années 80.
Juste je me souviens de ces profs défilant dans les manifs,et tenant des pancartes où l’on pouvait lire : MONORY, PASSE TON BAC D’ABORD !
Si je n’étais moi-même pas d’accord à l’époque avec cette réforme, la bêtise, la médiocrité, voir la méchanceté de ce slogan m’avait choqué. Pour le peu, elle représentait et représente je crois toujours une forme de mépris, en France, pour les autodidactes.

Là où l’on devrait applaudir ceux qui trouvent l’énergie de trouver les voies annexes d’ascension, on leur ordonne de reprendre l’échelle de corde, voir l’ascenseur lambda, pour monter au sommet.

En attendant, on a donné un pouvoir de sélection de plus en plus grand à l’école, avec des conséquences dramatiques sur les élèves ; ceux qui par légions, quittent le système scolaire sans diplôme : Profonds doutes sur leur capacité, délinquance, utilisation de toxiques, marginalité, asociabilité, coûts donc énormes après coups, en politique de replâtrage .

Aucune chance maintenant pour un apprenti mécanicien de quinze ans, de penser qu’un jour il puisse devenir ministre de l’éducation nationale.
 On préfère les Luc Ferry....Voilà le bilan d’un pays qui donnait encore leur chance ayant après guerre encore le niveau certificat d’études, mais qui c’est vrai connaissaient leurs règles, leur grammaire, possédaient des fondamentaux de pensée appris en deux ou trois ans de primaire....
Il est vrai qu’on n’avait pas encore formé des légions de dyslexiques, avec l’apprentissage de cette lecture globale, dont les neuro sciences nous on dernièrement appris qu’elle était un aberration. Le cerveau d’un enfant n’a pas les capacités d’apprentissage requises ! La méthode alphabétique, sans doute d’inspiration bêtement intuitive, basée sur la complémentarité des sons, était elle, admirable de justesse.
A vrai dire, on s’en doutait un peu !

il faudrait un peu de modestie. On en est pas là en exigeant des étudiants un master....Avant de les autoriser un passé le concours d’instituteur, nom admirable que l’on a cru bon de changer en ’professeur des écoles", ce qui donne de la distinction sans doute et valorise, au moins financièrement...

En tout cas on s’enfonce. Pas assez encore pour sonner à la trompette l’ordre du repli, la constatation du désastre .
Mais c’est déjà le « sauve qui peut ! »


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