Commentaire de Jean-Pierre Llabrés
sur Dominique de Villepin : L'homme providentiel ?


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Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 13 décembre 2011 11:20

À l’auteur :
«  Il a une haute idée de l’Etat, du service de l’Etat, comme le Gl de Gaulle, il aime viscéralement la France, il en a été le plus prestigieux ambassadeur à l’ONU, lorsqu’il a porté très haut la voix de notre pays contre la guerre en Irak, et avec le panache qu’on lui connaît, au point d’être applaudi par cette Assemblée - chose inhabituelle. »

Le citoyen Galouzeau, fondateur de République Solidaire, demeure admiré pour son discours du 14 février 2003 à l’ONU.
Est-ce justifié ?

S’il était prouvé que Saddam Hussein possédait bien des armes de destructions massives, les résolutions antérieures contraignaient la France et d’autres pays à entrer automatiquement en guerre contre l’Iraq, aux côtés des USA.

Mercredi 5 février 2003, intervention de Colin Powell devant le Conseil de sécurité des Nations unies, dans le but de convaincre les opinions publiques mondiales, de la « légitimité » d’une action militaire contre l’Irak, en s’appuyant sur des photos satellitaires et des écoutes téléphoniques, il se livre à un réquisitoire contre le régime de Saddam Hussein, l’accusant de ne pas respecter ses obligations en matière de désarmement et d’entretenir des liens avec l’organisation terroriste Al-Qaida.

Vendredi 14 février 2003, le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, prononce à l’ONU, un vibrant plaidoyer contre la guerre et en faveur d’un renforcement des inspections. Il est ovationné par de nombreux représentants de pays ne faisant pas partie du Conseil de sécurité des Nations unies. Colin Powell répond : « Plus d’inspecteurs, désolé, ce n’est pas la solution ».

Suite à cela, avec quelques alliés, les USA décideront unilatéralement d’entrer en guerre contre l’Iraq sans mandat de l’ONU.
Il est donc possible de dire que le fameux discours de Galouzeau a incité les USA à sortir de la procédure de l’ONU afin de ne pas risquer de se voir opposer un veto de la France et d’autres pays.
Du même coup, la France et d’autres pays se voyaient libérés de l’obligation d’entrer en guerre contre Saddam Hussein si, d’aventure, il venait à être prouvé qu’il possédait effectivement des armes de destructions massives.
Ce discours était donc politiquement et diplomatiquement habile. Mais, il ne mérite pas le lyrisme que l’on veut bien y voir.


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