Commentaire de Peretz
sur La nouvelle maladie économique : le catastrophisme


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Peretz Peretz 14 décembre 2011 17:25

@pepin. Il s’agit d’un faux problème : le processus de changement sera annoncé comme la fin des dettes-déficit donc un retour à la croissance, donc une diminution du chômage. Je ne vois pas comment, ceux qui ont des fins de mois difficiles, ou justes pourraient aller placer une hypothétique épargne dans des banques étrangères. A supposer que pour les autres, une partie de la classe moyenne le fasse, l’importance des fonds résidents en circulation serait suffisante pour que le processus se poursuive. Il est probable qu’au bout de quelques semaines, ou mois, le montant des échanges engrangés soit suffisant pour qu’il puisse combler le déficit en euros sans emprunts bancaires. Face aux banques créancières, le gouvernement peut exercer alors une forte pression afin qu’elles continuent à prêter (sinon c’est le défaut) en euros quand arrive une échéance de remboursement. Ou mieux, il les contraint à accepter le remboursement en eurofrancs. DIFFICILE DE REFUSER SACHANT QUE SUR LE MARCHÉ NATIONAL LA VALEUR DE LA NOUVELLE MONNAIE EST ÉQUIVALENTE À L’EURO. Par ailleurs le déficit est comblé par l’afflux d’euros échangés, 8 % du PIB sont rapidement trouvés dans l’accumulation de la monnaie échangée. Si ces rentrées tardent les créanciers en euros ne pourront que diminuer leurs exigences concernant le niveau d’intérêt sachant que la France aura conservé ou retrouvé un niveau de solvabilité supérieur à ce qui existait auparavant. Poursuivant cette technique, la dette souveraine commence à diminuer car son service diminue, ce qui n’est pas le cas actuellement. Il est même envisageable des remboursements anticipés. La confiance ne peut que revenir, sachant que la masse monétaire n’ayant pas augmenté en euros - eurofrancs mélangés, l’inflation n’augmente pas non plus. Quand les échanges de la masse monétaire circulante sera près d’être terminée (payes et autres revenus, ne seront établis qu’en eurofrancs, les euros de circulation finiront pas disparaître), la deuxième étape pourra être entamée, celles des échanges avec l’extérieur. Sans la pression de l’inflation, la dévaluation promise par les défaitistes, peut ne pas être décrétée immédiatement, mais décidée malgré tout sans EXCES, pour faire basculer la balance des paiements dans un sens favorable. A noter que les dévaluations sont des ajustements dus à l’inflation donc à la perte de valeur de la monnaie alors circulante. Des accords bilatéraux seront possibles à taux négociés au coup par coup, par dessus l’OMC, comme le font la Chine et l’Amérique. De même, la France a engrangé suffisamment d’euros souverains pour maintenir ce double processus d’échange externe un certain temps. Je ne vois toujours pas pourquoi une forte dévaluation serait nécessaire. Au contraire, l’activité économique pourrait repartir sur de meilleures bases si les délocalisations cessent entamant un processus de relocalisations. Le tourisme pourrait refleurir avec un nouvel apport de devises. Le seul point délicat serait un certain renchérissement de l’énergie importée. Il suffira alors d’augmenter les salaires (SMIC) en proportion, ce qui alors seulement pourrait faire revenir un début d’inflation. Mais contrôlable tant qu’elle n’atteint pas des niveaux élevés. 4% serait acceptable a dit Denis Blanchard, directeur du département économie au FMI. Que feront alors ceux qui ont placé leur épargne à l’étranger sans la suivre physiquement, sinon la rapatrier pour absorber ces augmentations ? Ce modèle me semble utilisable pour tout pays membre de la zone euro. Il suffira alors de négocier des accords bilatéraux avec ajustements de dévaluation concertés pour des sorties sans casse des petits pays, en tout cas moins graves que les rigueurs imposées par la finance internationale. Celle-ci serait au contraire la seule à subir les inconvénients d’une reprise en main du politique favorable aux populations dans leur ensemble, mais défavorables aux privilégiés.


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