Commentaire de Marc Bruxman
sur Le cri de désespoir d'un artiste de rue à Florence ?


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Marc Bruxman 26 décembre 2011 20:00

Bonjour Fergus,

Vous exagérez un peu. Si l’on fait du conceptuel depuis le XXème et plus du beau, c’est avant tout parce que la peinture se voyait concurrencée par la photographie. Peu de gens aujourd’hui même riches ont chez eux un portrait d’eux mêmes peint. Beaucoup ont par contre fait réaliser une photo par un photographe de renom. De même pour les paysages, etc, etc, ... Et les peintres se sont donc demandés quel était le sens de leur métier. D’autant que l’on savait depuis longtemps peindre du beau avec des niveaux de détails très chiadés et que cela trouvait ses limites pour ce qui est de se faire connaître. Les impressionnistes sont une premiére pierre dans l’édifice : On passe de la peinture réaliste à un concept. Et cela a marché. Les artistes venus après se situent dans la ligne droite de ce courant. Si une peinture « rapide » d’un paysage qui aurait auparavant au mieux était considéré comme une esquisse pouvait être considéré comme de l’art, alors cela ouvrait la voie au Picasso et autres Kandinsky, aux suréalistes et à tout ce qui a suivi. En clair, puisque la technique permettait de produire du beau sans effort, l’artiste se réfugiait dans sa bulle. De toute façon, avec de bonnes écoles d’art, il y aurait eu trop de monde qui savait faire du beau pour que cela ait encore un sens.

Problème : Alors que l’on pouvait apprécier l’art ancien facilement (il suffisait d’avoir des yeux), il devient plus difficile d’apprécier certaines oeuvres d’art contemporain. D’autant que rarement le concept derriére n’est expliqué. Disons le, les conservateurs de musée font un travail de merde !

Pourquoi en effet exposer l’urinoir de duchamp sans explications ? Bien sur que n’importe quel couillon peut aller à Leroy Merlin acheter une pissotiére et la signer. Mais l’artiste avait quelque chose à dire sur les millieux artistiques au travers de cette pissotiére. Ceux qui ont cru qu’il suffisait de provoquer pour être un artiste n’ont pas vraiment compris.

De même pour Warhol qui au travers de ses célibritées stylisées et tirées dans un nombre d’exemplaire relativement importants nous amenaient à nous questionner sur les rapports entre la société de consommation et ses idoles. Idoles qui pouvait d’ailleurs aussi être communistes ;) Pour cette raison Warhol ne sombrera peut être pas dans l’oubli. Car il incarne très bien l’esprit de son époque, cette société de consommation et la déification des « stars ». Et ce n’est pas désagréable à regarder en fait ;)


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