Commentaire de Scual
sur Le streaming, étalon roi de la diffusion


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Scual 14 janvier 2012 15:07

"Le chiffre d’affaire du disque est passé de 1 milliard 500 millions d’euros à moins de 600 millions en 2011, je crois que c’est assez significatif"

Et c’est bien là toute la manipulation que j’essaie de démontrer. Pas la votre, mais celle de l’industrie du disque.

Un disque, ce n’est pas de la musique. Un disque c’est un support. Un bout de plastique et rien de plus. Il sert à transporter de l’information, de toute nature. Un fabricant de galette en plastique n’est pas un fabricant de musique. La filière musicale comprend seulement la part reversée à la musique sur chaque CD en contenant, mais pas l’ensemble du prix, loin de là.

Confondre l’industrie du CD avec la musique, c’est comme confondre l’emballage avec le produit.

D’ailleurs non seulement c’est une grosse manipulation mais en plus la mort lente de la filière CD est... une excellente nouvelle ! Ce support est totalement obsolète et n’a aucun intérêt. Extrêmement cher, polluant et demandant toute une logistique, rester à ce support à l’heure du dématérialisé reviendrait à nous demander d’abandonner nos transports actuels pour retourner à l’ère des chevaux et des forgerons... absurde. Cette filière ne dois donc pas être pleurée. Et même si ça semble évident, leur propagande est tellement forte qu’on se retrouve quand même à devoir rappeler que le progrès est une bonne chose.

Donc concrètement l’incidence de la fin de l’ère du disque sur la musique est très en dessous de ce qui est estimé. Mais ce n’est pas tout ! En effet le dématérialisé qui a rendu le CD obsolète à d’autres effets sur la part de l’argent qui fini entre les mains des producteurs et des diffuseurs... Le numérique leur enlève le monopole sur la diffusion et la part qu’ils prélèvent sur la richesse produite par la musique est de moins en moins justifiée et de plus en plus parasitaire. Ainsi même leur part du gâteau est de moins en moins vraiment une part revenant à la filière musicale. Ils passent progressivement du statut d’intermédiaire nécessaire et bénéfique entre le consommateur et le musicien, au statut de simple péage empêchant l’argent de finir directement dans les poches de l’artiste.

La réalité de la transformation (et pas crise) actuelle, c’est que les artistes se passent de plus en plus des services des maisons de disque et des diffuseurs traditionnels, produisent et émettent eux-même leur musique, renoncent à une bonne part des revenus venant de ces secteurs pour se concentrer des revenus des spectacles et concerts... qui sont en pleine explosion.

En tout cas tout comme la fin des moines copistes avec l’arrivée de l’imprimerie n’a pas mis fin à la littérature bien au contraire, la fin du disque avec l’arrivée du numérique ne met pas fin à la musique, bien au contraire.


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