Commentaire de easy
sur Un scandale bien britannique, mais Atos une société made in France


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easy easy 14 mars 2012 17:38

Atos aurait oublié un argument de discrimination « Si vous ne protestez pas contre notre avis positif sur votre aptitude au travail, c’est que vous en convenez et si vous protestez, vous la prouvez ».

Pile je gagne, face tu perds.

Ahhhhh ! Quel pied de réussir à mettre en pratique cette arnaque ! 




Depuis 3 ans j’ai sous les yeux un Européen voisin qui avait été longtemps un commercial parcourant le monde pour vendre des groupes électrogènes. 
Il est et était d’allure débonnaire. Mais à la maison, je pense qu’il devait être peu souple avec sa femme et ses enfants parce qu’il ne disposait pas de marge psychologique. Il est très intelligent mais comme 80% d’entre nous, il y a des sujets sur lesquels il ne peut pas céder sans se voir vidé. Il avait donc ses entêtements à la maison.
Mais au travail il était parfait, acceptant tout (pas de blocages ou raideurs psys dans le domaine du travail).
Du coup, son employeur en profitait pour lui en demander toujours plus en termes de disponibilité. Et il acceptait donc de passer sa vie à l’étranger puisqu’il se considérait chiant à la maison. Résultat, au fil des années, il s’est épuisé au boulot et a démarré un premier burn out. 
A partir de là, de cette chute dans le boulot, ses collègues l’ont dénigré afin de prendre sa place. Il menait désormais une guerre dans son entreprise pour y rester. Tout ce qu’il avait pu supporter jusque là lui est devenu insupportable et en quelques mois il a perdu toute souplesse dans le domaine du boulot. Même avec des clients, il devenait irrascilble ou susceptible. 

Résultat il a converti son burn out en dépression chronique et constamment arrêté, il a fini par se retrouver dehors. 

Très fier, il n’a rien demandé, il a accepté le divorce et il a tout quitté pour venir se planquer du monde en France, dans un château qui avait bien besoin de lui pour tondre les pelouses et réparer les tracteurs contre un petit logement. 

Puis une parente avocate lui a dit qu’il devait réclamer une indemnité genre invalidité et après des années de bras de fer, il a obtenu 1000 € de rente d’invalidité de la part de cet Etat voisin. Mais là, il y a un médecin expert qui le harcèle en affirmant qu’il peut travailler.

Et bien moi qui le vois, je peux affirmer qu’il est incapable de revenir à un boulot de cadre et que même pour balayer des feuilles, si c’est aux ordres d’une entreprise, il ne le supporte pas. 
Là, il bosse bien 12h par jour mais il n’a personne au-dessus de lui. Le proriétaire du château sait sa problématique, a déjà « embauché » d’autres burn outé comme lui. Il ne leur donne que des indications globales de travail et s’il y a une bêtise de commise par ces fragiles, même grosse, il ne blâme jamais. Jamais.


Ces dépressifs apprécient de se voir confier un boulot global du genre « Bon tout ce qui est jardinage, tu t’en occupes. Je te fournis les outils, les ingrédients et tu fais au mieux » . Et les résultats sont parfois très valables en termes de productivité. Mais parfois nuls. 

Il y en a un dans cette équipe d’éclopés qui peut, sans prévenir, ne plus sortir de sa chambre pendant 5 jours. Et t’as beau tambouriner, tu n’entends rien. Je dis qu’il fait le sous-marin en plongée profonde. Et puis un jour il réapparaît avec un grand sourire, comme s’il n’avait dormi que 8h. 

Aucun d’eux ne peut plus vivre avec un conjoint. Ils sont devenus trop écorchés vifs. 

Ils peuvent faire des bêtises énormes. Par exemple l’un deux découvre, à la suite du dégel, une fuite sur un tuyau placé dans les combles. Il coupe le robinet général mais il le ferme mal. Ca continue de couler. Il croit que c’est ce qui reste dans les tuyaux qui finit de se vider « Pas grave » Mais trois jours après, quand il voit que ça pisse encore autant, il persiste à croire que ce sont les tuyaux qui finissent de se vider. Et là dessus, sans prévenir, il part en voyage pendant 4 jours. A son retour, on lui dit qu’il avait mal compris le problème, que l’eau sous pression arrivait toujours et que tous les plafonds sont morts. Il est alors navré et effondré mais la semaine suivante il peut recommencer une bêtise similaire. Mal fermer un poêle, alors une bûche tombe, roule et met le feu au parquet.

Ils peuvent bien réparer un tracteur et le casser dix jours plus tard par mégarde

Ces éclopés font un boulot qui n’était pas le leur au départ, ils font ce qu’ils peuvent pour se rendre utile mais ont du mal à se concentrer et à réussir un sans faute dans leur nouvelle activité. On ne peut pas les payer comme on payerait un salarié en pleine forme psychologique. Ce n’aurait aucun sens économique. On ne peut que leur offrir un logement et les laisser faire ce qu’ils veulent, ce qu’ils peuvent. 
 
 


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