Commentaire de Lucadeparis
sur Pour une démocratie réelle (I : qu'est-ce que la démocratie ?)


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Lucadeparis Lucadeparis 17 avril 2012 23:32

Bizarrement, l’amoureux de la sagesse grec Aristote (qui devrait vous inspirer avec ses Réfutations sophistiques) n’a pas trouvé qu’il y avait une absurdité dans le concept de démocratie, ni d’autres grands amoureux de la sagesse comme Spinoza, Montesquieu ou Rousseau, qui l’ont eux aussi défini sans contradiction. Heureusement que vous êtes arrivé au bout de presque deux millénaires et demi pour nous faire cette révélation de leurs errements séculaires et répétés.

Luc-Laurent vous a déjà expliqué votre méprise, mais vous faites comme si vous ne l’aviez pas lu.

Vous continuez à attribuer le mythe d’une volonté fusionnelle du peuple dont personne d’autre que vous ne parle. Je ne sais quel prédicateur vous a donné cette idée pas très catholique pour que vous rêviez d’un Louis Saint sous son chêne pour nous gouverner dans son omnipotente sagesse.

Oui, dans l’exemple avec mon ami, nous avons une volonté commune, identique ; et alors ? Il s’agit de la même chose pour les citoyens qui votent la même chose (les 93,2% de citoyens islandais par exemple).

Mais justement, ce qui me fait être pour la démocratie, c’est comme Etienne Chouard, depuis que j’ai appris le scandale de la création monétaire, les soubassements de notre politique, en particulier avec l’Union Européenne, les banques centrales indépendante des États, et donc du service public, j’ai compris que la démocratie serait plus juste, car 93,2% des citoyens votent pour leur intérêt, alors que dans nos régimes, une infime minorité agit pour leur intérêt à eux, au détriment de l’immense majorité. Et cela est injuste !

Non, « universel » et « général » ne sont pas synonymes : ce qui est universel concerne tous les cas, et ce qui est général la plupart des cas, pas tous.

Le problème est que ce qu’on a laissé faire en Islande, un État de 300.000 personnes isolé loin du continent et dont on ne médiatise guère la réaction, on ne l’a pas laissé faire en Grèce où le Premier Ministre qui voulait faire un référendum sur les réformes imposées par l’Eurogroupe a été éjecté dans les jours qui suivaient, le référendum passant à la trappe ; et il fut remplacé par le banquier qui avait préparé l’entrée frauduleuse de la Grèce dans l’euro.

C’est pour cela qu’il faut, qu’il est juste, que le référendum puisse être d’initiative populaire, et non décidé par quelques oligarques.

Enfin, vous invoquez l’urgence. C’est ce qui peut arriver pour le pouvoir exécutif.

D’abord, vous faites une confusion entre pouvoir et gouvernement exécutif, ce à quoi j’ai déjà réagi (avec la différence entre commanditaire et exécutant).

Ensuite, dans une démocratie, le pouvoir exécutif applique les lois qui ont été muries démocratiquement (par des assemblées législatives tirées au sort et des référendums). La marge de manœuvre du pouvoir exécutif serait très encadrée et restreinte ; et comme l’assemblée législative, le pouvoir exécutif serait tiré au sort, parmi des candidats à chaque poste (contrôlés et facilement révocables), et la décision collégiale, et contrôlée par l’assemblée législative et le pouvoir judiciaire dès qu’il y a le temps.

Je comprends que lorsqu’on rêve du roi savant omnipotent et omniscient dans sa chênaie (voire être celui-ci ?), l’exercice collégial et collectif de tous les pouvoirs et contre-pouvoirs soit un peu trop trivial.


Voir ce commentaire dans son contexte