Commentaire de Christian Labrune
sur L'anti racisme : un nouveau clientélisme ?


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Christian Labrune Christian Labrune 3 juin 2012 11:44

"A propos, si un très noir traite de sale nègre un moyennement noir, est-du racisme anti-blanc ?Le racisme, c’est comme une chaussette sale. Si vous le retournez, ça pue toujours autant.« 

@focalix,

Dans l’anecdote que j’évoquais, il n’y avait rien qui ressemblât à du racisme : ces jeunes avaient parfaitement compris mes leçons sur l’ironie et ils les appliquaient très bien. Sans voir toutefois que leur jeu n’était possible qu’à condition que le prof prît en compte la différence des couleurs, ce qui eût été contraire à toute déontologie. Ils me tendaient innocemment une espèce de piège et c’est eux qui se sont fait prendre. La leçon les a beaucoup fait rire.

Le racisme disparaît assez naturellement dès lors que les gens se côtoient quotidiennement. Dans les classes des banlieues, les élèves ne voient pas la couleur de leur voisin. A contrario, habitant Belleville, un des lieux du monde où coexistent le plus grand nombre de populations d’origines diverses, j’éprouve désormais un sentiment un peu bizarre d’étrangeté dans un bistrot du 16e ou dans une ville de province lorsque je ne vois autour de moi que des gens d’origine européenne. Quelque chose me manque, le monde paraît s’être décoloré.

Je pense que Victor Lazlo a raison : à trop parler du racisme, on l’entretient, et on aggrave un mal incurable : il faudrait encore des millénaires avant que l’espèce humaine devienne unicolore et chacun est condamné à une couleur particulière de la naissance à la mort. Ce qui est plus grave, c’est que la problématique du racisme déteint, si j’ose dire, sur celle des cultures ; chacun, dans le communautarisme, se replie sur la sienne comme si elle devait être définie une fois pour toutes.

C’est ce qui fait qu’on devient facilement »raciste« dès lors qu’on critique les systèmes de pensée que les cultures constituent et qui sont, eux, tout à fait contingents, susceptibles d’échanges et de débats et capables d’une rapide évolution. Dans bien des discussions sur AgoraVox par exemple, critiquer l’islam, c’est être »islamophobe« , le terme étant quasi synonyme de »raciste", comme si critiquer le christianisme et les religions en général, ce qui se fait en France depuis les Lumières, cela pouvait avoir un quelconque rapport avec l’origine et la couleur des chrétiens, laquelle est pourtant bien strictement la même que celle de la plupart des bouffe-curés.


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