Commentaire de Morpheus
sur Une kabbale pour le 21ème siècle ?


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Morpheus Morpheus 23 juin 2012 12:06

@ nobody

S’il est indéniable que le capitalisme est une idéologie mortifère, et que le « communisme » à la sauce soviétique, chinoise ou khmer rouge le sont tout autant, de même que le nazisme, voulez-vous vraiment que nous faisions le décompte des massacres dû aux religions du Livre ?

Croisades, Inquisitions, guerres de religions, pogroms, massacres d’infidèles, ... Cela vous dit quelque chose, ou bien êtes-vous dans le déni de ces faits ? Ou dans leur justification ?

Si l’Ancien Testament est, comme vous le dites, un « récit Historique » de l’ « épopée du peuple juif », alors il est le récit d’un peuple conquérant, qui massacre les habitants des villes qu’il assiège et qu’il conquiert au fil de l’épée. Le récit d’un peuple qui soumet par la force, qui asservit et met en esclavage les non juifs.

Mais soyons sérieux, je vous prie : ce livre n’est pas un livre d’Histoire, c’est un livre d’histoires, un récit qui tient de la propagande.

Et le Nouveau Testament est un assemblage manipulé et construit par l’Église dès le IVe siècle, afin d’en faire avant tout un instrument de pouvoir très temporel, un instrument politique. Dès le début, toute contestation du « Livre Saint » est combattue par l’Église et ses évèques, non seulement sur le plan du débat d’idée, mais surtout au fil de l’épée. L’Histoire même (avec un grand H pour le coup) retrace une longue et interminable suite de meurtres, bûchers, massacres d’hérétiques et autres infidèles. Que ce soit le judaïsme, le christianisme ou l’islam, c’est du pareil au même : du sang, encore du sang, toujours du sang.

Qu’enseignent ces « Livres Saints » ? Que tout ce qui est du ressort de la vie, de l’Eros (dieu de l’amour dans l’antiquité) est tabou, tandis que tout ce qui relève de la mort, de Thanatos (dieu de la mort dans l’antiquité) est « le salut » : dans l’au-delà (de la vie), dans l’après-vie, vous obtiendrez tous les bienfaits SSI vous vous conformez, dans la vie proprement dite, à des lois contraires à la nature même de la vie.

Bien sûr, vous n’accepterez pas mes propos, vous les nierez, vous les condamnerez ou, au mieux, vous les ignorerez. C’est logique, je le comprend, car toute votre vie, tout ce qui constitue, aujourd’hui, votre identité, vos repères, se trouve dans cette propagande religieuse. Votre CROYANCE est le socle de votre identité. Perdre ces CROYANCES serait un séisme dans votre vie. Soit. C’est la votre. Je vous vois, moi, enchaîné à ces croyances mortifères, enchaîné au Dieu de la Mort, Thanatos, que Jean, dans l’Apocalypse appelle « la bête déguisée en ange de lumière ». Et ironiquement, vous, vous me voyez, moi, enchaîné à la même chose.

Nous sommes dans un dialogue de sourd, car si je suis à même de me mettre à votre place (j’y ai été, j’ai été croyant, j’ai été enfant de cœur), si j’ai ce recul, cette vision aujourd’hui extérieure, si je suis passé par cette perte de repère qui résulte de la remise en question de mes anciennes croyances, il n’en est pas de même pour vous. Il ne s’agit pourtant pas de savoir qui a raison ou qui a tort, car nous sommes incurablement dans la naïveté et l’innocence de notre aveuglement sur nous-mêmes.

« Pour le fort, le péché est enseignement, pour le faible damnation », écrit Gitta Mallasz dans son livre « Dialogue avec l’Ange ». Avec ces mots disparaît l’interprétation traditionnelle du péché et de la culpabilité. « Je suis envahie par la joie de le sentir responsable » dit-elle ; « je comprends que chacun peut avoir la force de vaincre le péché, mais que beaucoup ne veulent pas faire cet effort parce qu’ils refusent toute responsabilité », conclut-elle sur ce point.

Vous ne pouvez pas prétendre avoir « vaincu le péché » si vous ne vous confrontez pas à l’expérience. En fait, il ne s’agit pas de « vaincre le péché », moins encore d’éviter de « commettre » des péchés : il s’agit de comprendre (prendre avec soi), par l’expérience (vécue) quelles sont les conséquences de chacun de vos actes (l’Unique Loi de la Création étant la Loi de Causalité Réciproque). Vous n’aurez plus à « renoncer à la tentation », vous aurez fait le choix d’accueillir ou de rejeter telle ou telle expérience, non parce que l’on vous dit « c’est bien » ou « c’est mal », mais parce que ces expériences (opposé à « croyances ») vous auront apporté du bienfait ou du méfait dans votre vie. En aucun cas, renoncer à la vie n’est la voie du salut. Le renoncement est la voie royale de la frustration, la voie suprême de la perversion, au sens étymologique du terme : l’inversion, le sens renversé. Peut-être la Vie, un jour, vous permettra de le comprendre ?

Cordialement,
Morpheus


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