Commentaire de clostra
sur La Justice réparatrice, ou comment pousser les victimes d'abus à pardonner à leur agresseur


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clostra 12 juillet 2012 18:19

Dommage que ce « fil » soit un peu tendu.

Pourtant vous n’abordez pas la question des parents de petites victimes de pédophiles.

Vous êtes Belge, mais je vous autorise à transmettre ceci à Madame Taubira afin qu’elle sache quels tordus sont aux commandes d’écoutes téléphoniques après des faits criminels sur l’enfant d’une famille.

J’ose penser que ça ne vient pas de la PJJ avec quelques soucis sur la connaissance que j’ai des « mises à disposition » de dispositifs d’écoute - le numérique devrait permettre d’identifier très exactement ces dispositifs.

Lorsque mon enfant de sexe masculin, de 10 ans est accosté par un pédophile de 18 ans, au milieu de ses camardes de jeux, celui-ci lui dit qu’il cherche sa voiture dans les parkings qu’il n’arrive pas à retrouver et lui demande de l’y aider.

Serviable, mon fils qui, à 10 ans, aime les voitures et connaît les parkings.

Il est entraîné dans un emplacement en recoin. Le reste, la pudeur m’en empêche.

Par chance, deux des enfants qui jouaient avec lui sont fils de policier ou gendarme et ont alerté leur maman qui monte m’en avertir. Mon fils erre avec sa planche à roulette, complètement désorienté, le visage sans expression.

Lorsque je le récupère, je peux le faire parler, ce qui le mettra totalement à l’abri, vis-à-vis de ses parents, bien que l’interrogeant régulièrement dans les années qui suivent, il me dira « essayer d’oublier ».

La confiance est totale entre nous. Je lui explique, car il est redevenu ce tout petit enfant que j’ai porté et dont j’ai pris soin, comme pour effacer ce crime, que « seule sa maman a le droit de le toucher pour prendre soin de son corps »

Les jours suivant sont abominables. Naïve, trop naïve, je ne sais même pas à l’époque faire la différence entre pédéraste et pédophile. Je m’en veux à mort de ne pas l’avoir averti - comme mes parents l’ont fait, de ces dangers que, à force de les entendre, j’ai cru imaginaires. Je me dis qu’il est trop gentil et que c’est de ma faute. Troublée, je vais même jusqu’à me dire - et dire à une personne de peu de confiance - que, pourtant je ne suis pas une mère abusive. Ce à quoi, cette « ordure » me répondra « faut voir ».

Puis les écoutes téléphoniques : appels anonymes, téléphone raccroché. J’ai l’intime conviction que lorsque mes enfants décrochent, ils sont enregistrés. ça dure, des jours et des jours.

Ce fils a quelques difficultés à l’école. Je décide de l’emmener chez un psychologue scolaire et nous évoquons ce sujet. Il me dit lui faire les « test des petits cochons » (je n’en sais pas plus. Il ne trouve aucun problème et ne prescrit pas de suivi. (je pense qu’il a d’ailleurs raison et que je suis sans doute plus malade que lui, grâce à ces voisins, la parole a remplacé la protection qui aurait pu éviter ce crime : marié, père de famille, bien inséré professionnellement)

Ayant moi-même été victime d’un accident de la circulation, mon père à l’époque n’avait montré aucune compassion et même avait émis que ce pouvait être de ma faute, alors qu’une voiture m’était rentrée dedans par l’arrière, à un feu rouge.

Aussi, pour éviter le sel sur la blessure, j’avais décidé de ne pas parler de ce viol à mes parents qui n’en ont jamais rien su. (les criminels qui ont écouté des échanges et même enregistré des communications, jusqu’à me les faire entendre lors d’appels, sauront pourquoi je raconte cela : mes parents n’ont pas été mis au courant et si, un jour, ma mère m’ayant appelée le lendemain d’un déjeuner de famille pour me demander si j’avais eu mal au ventre, c’est parce que, en effet, beaucoup de femmes réagissent ainsi lorsqu’il y a des « conversations animées » - le sujet était tout autre, il était politique !

J’en passe...

Madame Taubira, protégez les parents d’enfants violés. Evitez que des pervers en fassent des criminels potentiels. Le viol d’un enfant est une brûlure qui guérit très difficilement. Tous les gestes de la vie courante, une caresse sur l’épaule, un baiser, un câlin, avoir pris sa température, tous les soins d’hygiène, tout devient source d’interrogation, de culpabilisation, de destruction des relations normales entre parents et fratrie.

Mais lorsque une « ordure » oeuvrant probablement en connaissance du mal qu’elle va faire, en rajoute, celui-là, ceux-là méritent autant si ce n’est plus - car ils oeuvrent pour le mal et non pas sous pulsion - d’être traités comme les criminels, ce qu’ils sont.


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