Commentaire de Danièle Dugelay
sur Accès aux soins de qualité pour toutes et pour tous !


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Danièle Dugelay Danièle Dugelay 2 octobre 2012 15:28

Quand on pense que nous avions un des meilleurs systèmes de santé au monde ! Tout ce qui n’appartient pas au système marchand est détruit sans bruit par petits morceaux : la sécurité sociale doit laisser sa place aux assurances privées et l’hôpital public doit s’effacer devant les cliniques privées. Ce n’est que l’application du projet de l’OCDE des années 90 et la mise en place de la libre concurrence et si vous n’avez pas les moyens de payer, tant pis pour vous : de toutes façons les gens vivent trop vieux et ils n’ont alors aucune utilité pour le système libéral.

Je peux donner deux exemples que j’ai vécus récemment. Les grands malades, les invalides ne peuvent pas se déplacer facilement et, jusqu’au printemps dernier, les frais de transport en taxi ou ambulance étaient pris en charge par la Sécurité Sociale. Eh bien, c’est terminé : pas de remboursement s’il n’y a pas hospitalisation, que ce soit pour aller consulter un spécialiste en hôpital, pour faire le suivi de votre maladie ou que ce soit pour faire des examens particuliers en services spécialisés. Quel que soit votre état, c’est à vous de vous déplacer par vos propres moyens, éventuellement financiers. Vous vivez seul(e), vous n’avez pas d’argent pour un taxi ? La Sécurité Sociale n’en a rien à faire : vous ne serez pas soigné(e).
Quant à la qualité des soins, médecins et infirmiers-infirmiéres font souvent l’impossible pour l’assurer. Par contre, si un médecin, spécialiste dans un domaine particulier d’examens, se trouve en arrêt-maladie, il n’y a pas de remplaçant et les secrétaires téléphonent pour annuler tous les rendez-vous, pris parfois plusieurs semaines auparavant, et à vous de rechercher un service identique dans un autre département avec un nouveau délai. Quant à l’appareillage très onéreux nécessaire à ce type d’examen, il reste inemployé tant que le médecin n’est pas rétabli. De plus, un autre département, ce sont des kilomètres qu’éventuellement vous devrez financer si vous le pouvez. Vous ne pouvez pas ? Vous ne serez pas soigné...
Ce gouvernement dit « de gauche » va-t-il agir pour éviter cette santé à deux vitesses et, surtout, va-t-il oser s’opposer à cette satanée libre concurrence ? Qui prend un pari ?


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