Commentaire de Mani
sur AC, il nous faut du changement !


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Mani Mani 22 octobre 2012 14:22

Merci pour ce très bon article et ces quelques commentaires intéressants.


Je pense pour ma part que le point de départ d’un vrai changement doit être compatible avec les moyens existants (pour avoir une chance d’être entendu) tout en y incluant une dimension évolutive « infinie » vers une société plus juste. 

Et ce qui me semble le plus réaliste et applicable est le concept de démocratie participative évidemment , dans laquelle le peuple a son mot à dire sur les décisions que doit prendre son pays et qui le concernent, c’est à dire toutes. 
Le référendum est donc le seul outil existant compatible avec un tel projet de société.

A termes, proposer un référendum pour chaque nouvelle loi, et offrir ainsi la possibilité à chaque citoyen de s’exprimer et d’être entendu. Les plus assidus voteront toutes les semaines, voire encore plus fréquemment. Les moins intéressés ne s’impliqueront que sur les lois les plus importantes, ce qui est déjà mieux que dans le système actuel qui donne les pleins pouvoirs de décision à une poignée d’hommes aveuglés par les conflits d’intérêts et impunis en cas de mauvaise décision.. 
Je suis sûr que, progressivement, les gens s’intéresseront de plus en plus à la politique, se rendront compte que les choses ne sont pas si compliquées et qu’ils ne sont pas aussi incompétents que l’on veut leur faire croire. Certains experts pourront éclairer les sujets les moins accessibles mais resteront en dehors du processus de décision pour qu’il n’y ai pas de conflit d’intérêt. Et à termes, quand l’éducation inclura cette notion et que chacun grandira dans un monde où il est normal d’avoir son mot à dire sur la gestion de son pays, les gens auront des raisons de marcher la tête haute, auront des réflexions plus pertinentes sur les sujets de société qu’ils connaîtront mieux et auront enfin droit à ce sentiment de RECONNAISSANCE par le simple fait d’être citoyen entendu parmi les citoyens, qui fait cruellement défaut aujourd’hui alors qu’il est si important. Le manque de reconnaissance gangrène la société.

L’accès à l’information et à la connaissance n’a jamais été aussi développé qu’aujourd’hui avec internet et le peuple ne peut plus se soumettre à une poignée de dirigeants dans un système dépassé dont le pouvoir d’une minorité n’existe que grâce à l’ignorance de la majorité.

Je garde en tête et il me semble cohérent de rappeler Aristote dont l’idée rejoint la théorie du « miracle de l’agrégation » dans un texte de Juliette Roussin :

« La thèse n’est certes pas neuve : en un passage bien connu des Politiques, Aristote suggérait déjà que la « multitude est meilleur juge » des questions politiques et esthétiques, puisque son jugement est informé par ceux de tous ses membres, dont chacun apporte avec soi sa part de compétence [1]. Par la suite, le théorème du jury de Condorcet comme le « miracle de l’agrégation » ont tous deux accrédité l’idée que, sous certaines conditions, un groupe a d’autant plus de chances de donner la réponse correcte que ses membres sont plus nombreux – soit que, comme dans le « miracle de l’agrégation », les mauvaises réponses des participants à une question factuelle complexe s’équilibrent et s’annulent entre elles pour laisser place à la bonne réponse, soit que l’addition de compétences individuelles moyennes, mais très nombreuses, finisse par générer une compétence collective presque infaillible, suivant la loi des grands nombres dont le théorème de Condorcet est une application [2]. »

[1] Aristote, Les Politiques, Paris, Flammarion, 1993, tr. P. Pellegrin, III, 11, 1281b, p. 240-241.

[2] Condorcet, Essai sur l’application de l’analyse à la probabilité des décisions rendues à la pluralité des voix, in Sur les élections et autres textes, Paris, Fayard, 1986.

Il faut donc « imposer » au gouvernement un référendum sur la mise en place d’une démocratie participative. Je pense être réaliste en disant qu’une majorité de français voteraient pour, car chacun à des raisons de remettre en cause certaines institutions existantes et aimerait être entendu. Puis la majorité aura le dernier mot.

Pas facile d’imposer au gouvernement quelque chose dont il ne veut pas. Mais si cette demande est légitime ? Et soutenue par le plus grand nombre ? Et ...médiatisée ? Car il faut utiliser les outils existants, et les médias peuvent (enfin) servir à quelque chose.

Alors il ne pourra ignorer la chose et devra, pour une fois, faire face à une réalité et s’adapter au lieu de faire comme d’habitude et nous présenter des fausses bonnes idées que de fausses contraintes imposent comme les seules viables et merci au revoir !

Je propose que l’on envoi un courrier recommandé au président de la république demandant un référendum national sur la question d’une démocratie participative dans laquelle chaque décision devra être approuvée ou non par le peuple. Mais il faudra envoyer une copie de ce courrier à tous les médias, tous, petits et grands, y compris internationaux pour inciter les autres pays à en faire autant, en misant sur le fait qu’un maximum d’entre eux le publieront. Dans ce courrier nous demandons, étant donnée la situation actuelle de crise sans précédent et l’importance des décisions prisent par les gouvernements, en france mais partout en europe et dans le monde, que les référendums doivent être systématiques. Et si cette demande est refusée, de nous expliquer pour quelle raison. Mais tout ceci sur la scène publique. Pour forcer les gouvernements soit à plier, soit à nous expliquer pourquoi c’est une mauvaise idée.

Ceci ouvre tout un tas d’implications et de questionnements, mais je pense que ce serait un bon départ ou au moins une bonne tentative de départ avec pour effet, au pire, de faire un pas de plus vers un vrai changement.

Non ?


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