Commentaire de Julien.M
sur Contre le mariage homosexuel (et son corollaire inéluctable l'adoption homosexuelle)


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Julien.M 27 octobre 2012 01:30

Pour ton point 1 : argument luinguistico-constitutionnaliste


1- Que la loi ne prévoit pas une modification de la signification des mots ne signifie pas qu’elle l’interdit.   

2- Mais les mots sont bien faits puisque par exemple dans mon petit Robert j’ai à Mariage : « Union légitime de deux personnes dans les conditions prévues par la loi ». Rien à modifier ici donc par la loi dans la signification du mot puisque celle -ci ne donne pas les restrictions qu’apportent la Loi. C’est donc l’inverse de ce que tu dis.

3- Enfin et surtout , les significations des mots ne sont pas et n’ont jamais été gravées dans le marbre, hormis celles concernant les sciences pures. Elles sont toutes tributaires de l’histoire, de l’historicité plutôt, ce qui a pour résultante directe que leur signification change en fonction de leur usage au cours du temps, ici en l’occurrence des changements de pratique de la société civile. 


Pour ton point 2 : les droits et la constitution


 - C’est une interprétation déjà idéologisée que tu fais de l’article 5 et 6. Pour rompre avec l’interprétation que tu appelles « libérale » de l’article 4, tu postules subrepticement que ladite « Société » de l’article 5 à laquelle on serait susceptible de nuire serait une entité différente que la somme des individus qui la compose. C’est une interprétation sociologisante de la Loi, à la Durkheim. Les « normes sociales » comme tu dis ne sont rien d’autre que l’esprit du temps, changeantes comme lui, et si elles peuvent être à l’origine de lois ( comme l’interdiction de la burqa) elles n’ont pas force de loi en elles -mêmes comme normes sociales, en tant que telles elles sont de fait mais non de droit - ce qui fait d’ailleurs au passage que la sociologie comme toute science humaine ne sera jamais exacte ni prescriptive. Toute chose en quoi L’article 5 et 6 loin d’être spécialement « culturaliste » ou « ethnologique » comme tu dis, se situent dans la même ligne que l’article 4, à savoir notifie qu’il appartient à la volonté générale, cad aux individus par le vote, en l’occurrence par la représentation parlementaire, de modifier la loi….Ces articles rappellent juste que comme pour la signification des mots au point 1 , les lois ni les constitutions ne constituent un Décalogue, des lois sacrés et intouchables… l’interdiction de la Burqa n’a de valeur que parce qu’elle est une loi et qu’elle a été voté, et elle sera peut être modifié si notre « culture » comme tu dis change. Ainsi l’homosexualité n’est plus interdite et donc plus répréhensible, tout comme le droit à l’avortement, l’abolition de la peine de mort, le droit de vote des femmes : les moeurs changent mais rien n’interdit que cela soit un jour modifié à nouveau… Aucun droit n’est un acquis en ce sens et pour la même raison doit toujours être défendu. 


- Ce qui permet d’en venir au 2ème contre argument. Ta démonstration prouve l’inverse de ce que tu prétends démontrer. L’exemple de la burka est un bon exemple. C’est une loi qui reflète l’état de moeurs de notre époque, mais qui est l’exemple typique d’une loi communautariste en son principe. L’accès au mariage pour les homosexuels est tout l’inverse pour la bonne et simple raison qu’il n’y a pas création d’une autre loi mais élargissement d’une loi préexistante. Toute comme la loi sur le mariage a déjà été changé , puisque sous Napoléon la femme était placé sous la tutelle financière et administrative de son mari, ce qui n’est plus le cas.


Pour ton point 3 : mariage et adoption


- Dans la mesure où la loi « engage » les mariés « à nourrir et élever les enfants qui peuvent naître de leur union », elle définit un devoir envers les parents et constitue un droit pour les enfants, enfants éventuels donc. Ce qui veut dire quel a procréation n’est en soi absolument pas liée selon la loi au mariage, ce qui l’est par contre c’est le devoir de s’occuper des enfants jusqu’à majorité s’ils en font . Sinon autant refuser le mariage aux couples stériles où ne désirant simplement pas avoir d’enfants.. Si le mariage devait être lié par essence à la procréation par la loi, dans ce cas le mariage serait aboli lors de la majorité des dits enfants.


- Ne t’en déplaise si par « état de nature » tu entends « contraintes biologiques » , je te rappelles que celles - ci ne nécessitent pour la reproduction qu’ un spermatozoïde, une ovule et un utérus. Les différentes modalités pour que la procréation arrive à son terme, soit à donner naissance à un être humain, sont du ressort de la culture et des progrès scientifiques et techniques. Il devient évident que ton « état de nature » reflète simplement un état très déterminée idéologiquement de .. culture. Mais dans ce cas je te propose d’interdire la fécondation in vitro, qui à ce titre n’est pas naturelle non plus, tout comme l’insémination artificielle, comme le dit bien son nom. Sous ce terme de nature c’est la morale chrétienne qui parle , comme on le voit de façon de plus en plus évidente dans la succession de tes points, sauf qu’elle n’est pas franche et se cache à elle même sous la confortable « nature » : « nature » des mots, « nature » des lois, « nature » de l’ Homme… c’est tellement élimé comme procédé. La nature c’est la religion des athés, comme les écolos « extrémistes » d’ailleurs. C’est même factuellement, historiquement la religion la plus ancienne, mère Gaia.. 


- Point 4 « le droit à l’enfant »


- Là ça devient très confus, pas beaucoup de contre arguments vu que l’idéologie commence à jouer à plein. Déjà tu dis que l’unique but de la revendication homo au mariage est le droit à l’adoption. Pur procès d’intention, que tu dis d’ailleurs avoir démontré au point 3 alors que celui -ci ne consistait qu’à dire que ce n’était pas naturel, c’est à dire en fait pas moral mais bon passons.


- Deuxième procès d’intention, tu transformes une éventuelle revendication de droit à l’adoption en « droit à l’enfant », on se demande d’où tu tires ça si ce n’est pour essayer de rendre malsaine cette revendication, comme un droit à un objet..


- Là ça commence à être n’importe quoi même plus besoin de commenter juste de citer : "

Le résultat risque donc d’être que même les couples hétérosexuels français ne puissent plus recourir à l’adoption internationale dans de nombreux pays si l’adoption homosexuelle est légalisée en France." A part la volonté de faire peur on voit pas d’autre raison..

- Sur le principe des quotas je te propose d’aller porter plainte pour anticonstitutionnalité des lois portant sur les quotas de femmes dans les institutions etc..

- Résumé sur ce point, le seul argument cad non -argument est celui dans la parenthèse : celui du « caractère éthiquement choquant » de la revendication du droit à l’adoption… 

Point 5 : le risque de santé mentale de l’enfant.

- Ca devient de pire en pire… on passe de l’amalgame de l’étude des « couples monoparentaux » aux couples homoparentaux.

- Je ne doute pas de l’objectivité « éclatante » de ton étude faite au Texas, l’un , si ce n’est l’état le plus conservateur des Etats Unis, où la sodomie était encore pénalement répréhensible jusqu’à peu… Des études il y a des dizaines d’années prétendaient aussi démontrer que l’homosexualité était une perversion, une maladie mentale, génétique… Bizarrement celles d’aujourd’hui dans la grande majorité concernant l’adoption montrent tout l’inverse de ce que tu prétends.

- Quant à ton fait divers… euh que dire à part en rire… j’imagine quoi qu’il en soit que le transsexualisme fait aussi partie pour toi des « dégâts » comme le chômage et la dépression , mais en bien pire évidemment. 

Point 6 L’argument humaniste

- Là le rire devient jaune. Il est certain qu’un enfant de couples homos qui vit dans un milieu avec des enfants autour de lui qui auront reçu la vision de l’homosexualité qui est la tienne sera sans doute chahuté. Comme un enfant noir qu’on met dans une cour de récréation d’enfants ayant reçu une éducation de parents racistes. Oui comme tu dis « ce n’est pas un progrès social cette vision c’est une régression absolue de la civilisation ». Ceci dit ça reflète bien ce moralisme pervers, Hitler aussi avait une certaine vision de l’Homme, très morale, très.

Point 7 Les sondages

- Tout est dit dans ta question « et vous , seriez-vous heureux d’apprendre que votre fils ou votre fille contracte un mariage homosexuel ? ». Il est certain que pour un moraliste dogmatique la vraie éthique ne peut que passer pour l’hypocrisie du politiquement correct, il ne veut pas croire que ça soit possible. Figures -toi qu’un parent « normal » comme tu dis ne serait pas heureux parce que sont fils ou sa fille contracte un « mariage homosexuel » mais simplement, parce qu’il ou elle se « marie ». Ton problème comme tu le montres si bien au fur et à mesure de ton argumentation qui s’appauvrie proportionnellement à l’enrichissement de l’idéologie qui en était le moteur, ton problème dans le mariage homosexuel comme tu l’appelles ça n’est pas le mot « mariage »mais le mot « homosexuel ».

Conclusion


Tu es juste homophobe sans te l’avouer, cad au sens strict du terme, tu as peur, peur « naïve » et dogmatique si j’ose dire parce que collée à ce que tu appelles une « norme sociale » qui deviens pour toi loi sacrée cad en fait ta fameuse « nature » que tu trouves pour seul argument de défense de ta morale. Mais tu sais, ça se soigne l’homophobie, simplement il faut déjà la reconnaître comme telle.

Le droit au mariage revendiqué par les homosexuels n’a qu’un seul but : celui de l’égalité des droits et par là le droit à la reconnaissance de leur amour par l’institution qui est l’Etat et que représente le mariage, parce que symboliquement pour un hétéro comme pour un homo le Pacs ne porte pas en lui la force symbolique et la charge affective qu’est le mariage, tout un chacun peut le reconnaitre. 

Et comme beaucoup de couples hétérosexuels qui s’aiment, leur amour veut souvent produire plus que lui même, un enfant. C’est bien pour cela que le mariage dans la loi fait état des enfants comme « possibilité », non pour la différenciation des sexes mais parce que le mariage est un acte d’amour , et , hétéro ou homo, il a souvent besoin de s’engendrer en un tiers pour le réaliser. C’est le principe de l’amour que je sache, Dieu est amour non ? et le monde et l’homme ses enfants. Mais il est monoparental, l’Homme non. 

Je pense que la revendication de l’élargissement du mariage aux couples homos dérange parce qu’il remet en question les raisons réelles pour lesquelles les gens se marient. Si le fait que la question se pose en terme de sexualité peut relever d’une certaine homophobie, la fixette paranoïaque que ses détracteurs délestent sur l’adoption comme tu le fais est pour moi beaucoup plus profonde parce qu’ un aveu, l’aveu de personnes pour qui le mariage/ maison / enfant n’est devenu qu’un habitus social, comme le boulot , métro , dodo, et qu’après avoir perdu sa valeur religieuse, les revendications homo en luttant pour la reconnaissance de l’institutionnalisation de l’égalité des droits d’aimer, leur met devant les yeux l’appauvrissement qu’est devenu partiellement pour eux, pour toi, le mariage en un rituel vide de sens, tout comme celui de faire un enfant - plus souvent le père d’ailleurs. Enfant qui sera certainement plus heureux dans un couple homo que dans un couple hétéro qui à fait un gosse comme tant d’autres non pas fondamentalement par amour mais parque quelque part comme tu le répètes à loisir c’est .. « naturel » .. comme l’ a dit bonne morale de papa.


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