Commentaire de Luc-Laurent Salvador
sur Chasser le mammouth


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 1er novembre 2012 11:56

Article bien intentionné, qui tient ses objectifs, mais qui ne permet pas d’y voir clair.

Oui la situation des enseignants est impossible. Oui les enseignants vivent un stress incroyable et ne méritent pas l’opprobe dont ils font l’objet de la part de ceux qui envient le confort apparent de leur situation institutionnelle de fonctionnaire.

Mais une fois ceci dit, pour trouver l’ombre de l’esquisse d’un début de solution, il faudrait quand même tenter sérieusement de cerner les causes du trouble manifeste de la fonction éducative.

La formation calamiteuse ou absente explique bien 50 % de la situation.
Mais d’où viennent les autres 50 % ?

J’ai fait dans un article récent (Refondation : de la violence éducative à l’éducation démocratique - AgoraVox le média citoyen ) l’hypothèse que cela vient d’un fait de société tellement difficile à concevoir et à voir que nous pataugeons dedans sans même en avoir conscience : notre école n’est pas une école de la démocratie, elle n’est pas démocratique, elle est l’école de l’Ancien Régime, une école où les êtres (les enfants, ceux qui n’ont pas droit à la parole) subissent la violence éducative d’adultes qui cherchent à protéger leur pouvoir comme l’ont toujours fait nos dirigeants : par le rapport de force, l’intimidation, la violence etc.

Les enseignants ne seront plus en souffrance quand ils seront en paix avec les élèves. La guerre, ils la perdront, parce qu’ils l’ont déjà perdue. Comme les parents d’ailleurs. C’est aussi simple que ça. L’option démocratique n’est pas négociable. C’est la seule alternative à la décomposition grandissante de l’éducation.
Nous devons le respect à nos enfants, quoi que nous ayons nous-même subi, nous devons leur donner accès à la démocratie, nous leur devons une éducation démocratique.


Voir ce commentaire dans son contexte