Commentaire de Christian Labrune
sur Stratégie et succès de l'extrémisme musulman


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Christian Labrune Christian Labrune 4 novembre 2012 12:16

à l’auteur,

Votre article - que je découvre malheureusement trop tard pour pouvoir entrer dans la discussion -, très clair et fort bien documenté, tranche agréablement avec ce qu’on trouve généralement ici.

On ne peut que vous approuver lorsque vous évoquez le danger qu’il y aurait à laisser s’installer l’islam, tel qu’on le voit devenir sous le contrôle du wahhabisme, dans les banlieues. Mais cela ne se limite pas aux banlieues et à des populations faiblement acculturées. Le Louvre a récemment ouvert la nouvelle présentation des arts de l’islam, laquelle n’aurait pu être réalisée sans l’aide financière des émirats. Et il y a encore ce projet d’ouvrir une sorte d’annexe du musée à Abou Dabi. Cela me semble préoccupant. On aurait pu espérer voir au musée, à l’occasion de cette inauguration, la frange la plus éclairée de la communauté musulmane ; or, les femmes voilées de la tête aux pieds, dans un lieu voué à la culture dans ce qu’elle peut avoir de plus universel, y étaient tout aussi nombreuses qu’au marché de Belleville.

Peut-on encore établir une distinction bien claire entre islam et islamisme ? Il y a un quart de siècle, dans les établissements scolaires des banlieues, on n’entendait jamais parler du ramadan et les filles n’étaient jamais voilées. On était musulman comme on peut être catholique aujourd’hui, c’est-à-dire juste le temps d’un baptême ou d’un enterrement, par tradition. Depuis, l’islamisme, qu’on le veuille ou non, a imposé sa loi, qui n’est au fond que celle de l’islam, et on aurait à peu près le même tableau consternant si les pratiques des paroissiens de Saint-Nicolas du Chardonnet devenaient celles de l’ensemble des catholiques français. En ce sens, je rejoins assez les analyses de Wafa Sultan qui se refuse à opposer un islam « modéré » à l’islamisme. « C’est l’islam qui est le problème », dit-elle. En ce sens, je crains fort que nous ne soyons pas demain sortis de l’auberge ! 


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