Commentaire de Mmarvinbear
sur La vraie gauche : un enième parti-Système ?


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Mmarvinbear Mmarvinbear 2 janvier 2013 22:54

« Vraie gauche » est pour moi une dénomination qui englobe ceux qui rejettent la gauche socio-démocrate qui, quand elle est au pouvoir, applique les mêmes méthodes économiques que la droite.  : Pour changer de méthode économique, il faudrait déjà avoir un système de rechange. Or il n’existe pas. L’économie planifiée est un véritable ratage car incapable de s’adapter rapidement aux changements sociétaux et incapable aussi de fournir à la population les produits et les biens en quantité suffisante. 

A moins que quelqu’un ne réussisse à nous pondre un autre système, on est obligé de faire avec l’ancien. Qui marcherait bien mieux si on arrivait à en éradiquer le kyste financier qui déséquilibre l’ ensemble.


Je suis d’accord que la dénomination « vrai-quelque chose » est de type manichéen, cependant dans ce cas particulier on trouve beaucoup de monde d’accord pour dire que ce que fait le PS en ce moment n’est pas vraiment de gauche. Y compris des gens de droite, qui trouvent Hollande raisonnable et sérieux (évidemment ça ne se dira pas dans les tabloïds). : Mais c’est quoi, une politique de gauche au fond ? Je demande régulièrement un exemple débarrassé de toute idéologie et de blabla médiatique et personne n’est capable de m’en fournir un exemple concret.

Ensuite, il faut relativiser la « gauchitude » de chaque projet. Le FDG nous ressort la musique de la sociale-trahison des années 60 au sujet du PS, mais aux yeux du NPA et de LO, le FDG apparait comme un mouvement dangereusement centriste ( en poussant un peu ). Tout cela pour dire que l’on trouve toujours plus à gauche que soi.

Enfin, je ne veux pas dire, mais après l’agité du bocal qu’on a eu, un hyperactif sous cocaïne serait calme et raisonnable à côté.


Quand j’évoque la vraie gauche je veux dire que j’y inclus tout ce que je trouve bien à gauche : solidarité, progressisme, équité (enfin beaucoup préfèrent l’idéologique « égalité »), mise-au-pas du moins théorique de l’économique au profit du social, de l’humain, etc. Mais la question évoquée dans l’article est : est-ce que leur approche est crédible au vu de leurs prises de position pro-Empire ?

Oui.

Outre le fait qu’il n’existe aucun système économique concurrent fiable pour remplacer le capitalisme, il faut voir tout ce que la Gauche a apporté et veut encore apporter au pays.

La solidarité est là : les plus démunis peuvent avoir des aides diverses de l’ Etat. Elles ne sont pas suffisantes, j’en conviens, mais bien des pays même européens aimeraient bénéficier de nos droits aux allocations.

De façon indirecte, l’ Etat aide aussi les associations, car il ne faut pas oublier que la solidarité ne doit pas venir uniquement de l’administration, mais de tous. C’est facile de plaindre le malheureux SDF en bas de chez soi et de critiquer le manque de places en centres, et de feindre d’oublier qu’on a chez soi une pièce inutilisée parfois.

Le progressisme est là aussi : les congés payés pour les plus anciens, la fédération des caisses de secours en une seule pour créer la Sécurité Sociale, l’abolition de la peine de mort, le droit à épouser l’homme ou la femme que l’on aime même en étant de même sexe. La droite a procédé à quelques avancées, soyons juste, mais pas à ce point.

L’ équité est de mise, avec le retour à une vraie progressivité de l’impôt. On redistribue en fonction de ce que l’on a gagné de façon plus équilibrée. C’ est en cours en tout cas, même si le système d’imposition doit aussi être réformé. Mais laissons au gouvernement le temps qui lui est imparti : on ne construit pas une maison qui tient en deux mois.

Il reste l’économie vous me direz. Mais soyons juste aussi : le gouvernement fera ce qu’il pourra. Nous ne sommes plus au temps ou le roy imposait sa volonté sans tenir compte des effets sur le Duché de Toscane. Les économies sont si imbriquées que pour changer ou du moins infléchir le système, c’est au niveau continental qu’il faut agir désormais. Tâche ardue s’il en est avec plus de la moitié des gouvernements européens situés à droite de l’échiquier. 

Un système n’est jamais réformé efficacement que si le changement vient de l’intérieur, de celles et ceux qui en connaissent les rouages plutôt qu’un intervenant extérieur qui pense agir de bonne foi avec de bonnes intentions et qui ignore la moitié de ce qu’il faut savoir.

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