Commentaire de Vipère
sur Extension du domaine de la flûte


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Vipère Vipère 23 janvier 2013 12:47

Bonjour à tous

A très exactement 4 h 13 du matin, je me réveillais, raidie par le froid. Des frissons glacés parcouraient mon corps. Je me redressais légèrement sur le côté, jambes recroquevillées, j’allongeais le bras vers la poignée, fixée au plafonnier, côté conducteur. De la main gauche, j’allumais la veilleuse.
Je pus me redresser complètement en me cramponnant à la poignée passager et m’asseoir sur le siège et enfin déplier mes jambes engourdies et douloureuses que je massais tant bien que mal.
Au bout de dix minutes, la circulation sanguine irriguait à nouveau normalement mes membres, les douleurs s’estompèrent peu à peu, la souplesse regagnait mes muscles, mes mâchoires se desserraient et je cessais de claquer des dents.
La buée sur la vitre de la voiture formait un voile léger et opaque, m’enveloppant comme dans un berceau d’enfant, une citadelle providentielle et inespérée protégeait l’ intimité de mon habitacle.
Sur la vitre embuée je dessinais, un smiley que j’effaçais aussitôt pour regarder au-dehors. Je ne distinguais plus la lumière des lampadaires environnants qui s’étaient éteint. Seule l’enseigne au loin diffusait un halo de lumière bleuâtre, perçant la nuit noire. Le parking de cette grande surface était mon terminus. J’aurais pu tomber plus mal, en rase campagne, loin de tout. Finalement, le hasard avait plutôt bien fait les choses. La galerie commerciale disposait d’une cafétéria, de plusieurs boutiques de vêtements, d’une blanchisserie, d’un coiffeur, d’un opticien, d’une pharmacie et d’un salon de thé. J’avais tout sous la main. Mon optimisme remonta en flèche. Plus que quelques heures à attendre pour me réconforter avec un premier café.
J’allumais, la radio, toujours les mêmes sempiternelles causeries politiques sur France Info, je changeais de station et dans la nuit, sa voix grave jaillit, il me sembla qu’elle ne chantait que pour moi, Lhassa de Sela :

"La route chante
Quand je m’en vais
Je fais trois pas...


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