Commentaire de Gilles Bonafi
sur Marx sauvera-t-il le capitalisme ? (part I)
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Proudhon et la plus-value :
« A commence une entreprise avec 10000 francs, paie cette somme d’avance aux ouvriers qui, en échange, doivent fabriquer des produits ; après avoir converti ainsi son argent en marchandises, A doit une fois la production finie, au bout d’un an par exemple, convertir de nouveau les marchandises en argent. A qui vendra-t-il sa marchandise ? Aux ouvriers naturellement, puisqu’il n’y a que deux classes dans la société : les entrepreneurs d’un côté et les ouvriers de l’autre. Ces ouvriers, qui ont reçu 10 000 francs pour le produit de leur travail à titre de salaire, subvenant à leurs stricts besoins vitaux, doivent toutefois payer maintenant plus de 10 000 francs pour le surplus perçu par A, à titre d’intérêt et autres profits qu’il escomptait au début de l’année : ces 10 000 francs, l’ouvrier ne peut les couvrir qu’en empruntant, ce qui le plonge dans des dettes sans cesse croissantes et dans la misère. De deux choses l’une : ou bien l’ouvrier peut consommer 9 quand il a produit 10, ou bien il ne rembourse à l’entrepreneur que son salaire, mais alors c’est l’entrepreneur qui fait faillite et tombe dans la misère, car il ne touche pas les intérêts du capital qu’il est tenu lui-même de payer."