Commentaire de bigglop
sur L'Eurogroupe braque les dépôts des Chypriotes


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bigglop bigglop 17 mars 2013 05:05

Bonsoir à tous,

Comme ils disent à Bruxelles, il s’agit d’une ’’mesure non conventionnelle’’.

Cependant personne ne s’est indigné de la très récente et scandaleuse ’’restructuration’’ de la dette irlandaise par le gouvernement irlandais, acceptée par ses partenaires et la BCE du bout des lèvres
Et cette information n’a pas fait la une des médias.
En résumé, l’état irlandais a échangé 30,6 mds € en billets à ordre (maturité 7/8 ans, taux 8%) contre des obligations à maturité moyenne de 34 ans au taux de 3%, les bénéficiaires : les financiers.
La meilleure, ces titres pourront être apportés en ’’collatéral’’ en garantie auprès de la BCE ou des opérations avec d’autres banques.
Conséquence extraordinaire, l’Irlande est de retour sur les marchés, applaudissements des spéculateurs

Pour Chypre quelques chiffres :
Paradis fiscal à rapprocher de l’Irlande pratiquant toujours le dumping fiscal, social
Dette publique : 120% du PIB (18 mds €)
Poids secteur financier : 800 % du PIB (comme l’Islande en 2008)
Plan de sauvetage : 17 mds€ (PIB : 18 mds€) réparti en 10 mds € pour la recapitalisation des banques et 7 mds€ pour le secteur public.

Au niveau européen, Chypre ne représente que 0,2% du PIB européen.
Mais l’interconnexion, économique, financière, étroite entre la Grèce et Chypre pose problème.
Avant la restructuration bidon de la dette grecque, les deux grandes banques privées de Chypre (en 2009 et en 2010), Bank of Cyprus et Marfin-Laiki ont massivement spéculé sur les titres de la dette publique grecque. Les taux d’intérêts, élevés à cause de la spéculation internationale contre la Grèce, rendaient les titres publics de sa dette particulièrement attrayants (notamment sur le marché secondaire). Les banques chypriotes en ont acheté pour une valeur supérieure à 5 milliards, une valeur qui représente plus de 25% du PIB chypriote, estimé à 18 milliards pour 2012.
De plus, Il faut y ajouter la valeur des « mauvais » crédits que les filiales grecques des banques chypriotes ont accordé à des ménages et à des entreprises en Grèce. La valeur de ces derniers varie de 5 à 10 milliard selon les estimations. Curieusement, personne ne parle des crédits que les banques chypriotes ont accordés aux grandes entreprises de construction immobilières à Chypre (CF. crise immobilière espagnole)
D’autre part, Le gouvernement chypriote a récemment prix la décision de sauver Marfin-Laiki avec 1,8 milliards d’euro 10% du PIB), une banque dont la valeur actionnariale s’estime maintenant à 0,4 milliard seulement.

Cette décision de ’’faire participer’’ les dépôts des chypriotes et des étrangers résidents à ce plan de sauvetage répond à plusieurs impératifs :
-un financement intégral propulserait la dette à 180% du PIB.
-tenter de bloquer (provisoirement) la propagation de cet état de ’’faillite’’ à la Grèce et ne pas oublier que la BCE a renoncé à son privilège de créancier senior qui lui a permis de s’exclure du périmètre de la restructuration grecque.

En France, le projet de séparation bancaire, soumis au Sénat, a entériné la fusion du fonds de garantie des dépôts avec le fonds de résolution (bancaire) donc d’ores et déjà les dépôts ne sont plus protégés.
En plus, Not’président veut ’’orienter’’ l’épargne des français vers le financement des entreprises........................................................... ................................................

Bon, maintenant vous savez ce qu’il vous reste à faire


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