Commentaire de wesson
sur L'Égochisme


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wesson wesson 28 avril 2013 00:42

bonsoir Fergus, 


c’est hors sujet mais comme vous ne manquez jamais de nous faire remarquer ce que vous ressentez comme un problème de forme concernant Mélenchon, je voulais vous conseiller la lecture de la dernière contribution de Frédéric Lordon, à qui on ne peut reprocher d’avoir une pensée construite :

Bon c’est du lourd, écrit dans sa langue qui est parfois un peu chantournée, mais j’en cites un passage qui me parait accessible et répondre à vos principaux griefs

« 
Changer une structure globale, oui c’est l’affaire d’un coup de balai, d’un grand coup de balai même.

Evidemment ça n’est pas là exactement un langage fait pour complaire aux becs fin et aux museaux délicats. Il est vrai que ceux-là ont si profondément partie liée au système à balayer qu’on ne saurait s’étonner que la proposition du balai les scandalise. Éditorialistes confits, journalistes installés, experts grassement payés, supplétifs conscients ou inconscients de l’ordre social, tous sont bien d’accord que « la violence est le dernier moyen de régler les problèmes politiques ». On pourrait sans doute prolonger avantageusement à la caste de ces publicistes les analyses de Bourdieu, qui montrait comment le rapport scolastique au monde, permis par l’ignorance des urgences matérielles, telles les nécessités concrètes de boucler les fins de mois ou les angoisses d’un avenir trop incertain, comment ce rapport rend possible la distance au monde du lector, universitaire ou éditorialiste, qui tient sa position de recul pour l’effet de sa vertu intellectuelle, et le calme qui l’accompagne pour celui de sa vertu morale. Aux affranchis de la nécessité, tous les emportements, tous les éclats de voix ne sont que lamentables violences. Leur dénonciation peut alors se donner la hauteur de vue des grands principes, agrémentés comme il se doit de la condamnation « des populismes », cet asile de l’ignorance médiatique [7], et les précepteurs autoproclamés, qu’aucune urgence n’assaille jamais, se répandre en leçons de maintien démocratique : « la violence, le dernier des moyens bla bla… ».

Ils tomberont certainement de leur chaise si on vient leur dire, au contraire, que dans certaines situations de confiscation des pouvoirs au bénéfice exclusif des dominants et de blocage institutionnel patenté, le retour à une certaine forme de violence, lorsque toutes les solutions politiques « froides » sont vouées à demeurer inopérantes, à l’image des pantomimes électorales qui ne donnent à choisir qu’entre Jospin et Chirac, Royal et Sarkozy, Sarkozy et Hollande, le retour à une certaine forme de violence, donc, pourrait être le premier des moyens, en fait le seul restant, de faire sauter quelques verrous. 
 » 



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