Commentaire de Philippe VERGNES
sur La démocratie a-t-elle besoin de chefs ?


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Philippe VERGNES 7 mai 2013 14:54

Bonjour Gogorat,

Si je puis me permettre de tenter de dissiper ce malentendu, pour avoir suffisamment débattu avec Morpheus après avoir lu ses articles, je crois que vous ne faîtes pas la même interprétation du mot « anarchie » que celle qu’en fait Morpheus qui a tout de même pris soin d’insérer un lien sur ce concept pour, me semble-t-il, signifier ce qu’il entendait en employant ce terme. Je cite un extrait dont le sens positif serait : « Pour ces derniers l’anarchie n’est justement pas le désordre social mais au contraire l’ordre social absolu grâce notamment au collectivisme anti-capitaliste qui contrairement à l’idée de possessions privées capitalisées, suggère l’idée de possessions individuelles ne garantissant quant à elles aucun droit de propriété concernant l’accumulation de biens non utilisés1, et au travers d’une liberté politique organisée autour du mandatement impératif, de l’autogestion, du fédéralisme et de la démocratie directe ».

Or, cette définition se rapproche justement de votre citation du Contrat Social de JJ ROUSSEAU. Dans le sens où l’entend Morpheus, l’anarchie et la démocratie ne sont donc pas là « amalgamées » mais associées.

En conclusion, vous dîtes finalement la même chose, sauf que vos propres erreurs d’interprétations (vous entendez le concept d’anarchie dans son sens négatif) vous conduisent à une rationalisation erronée du commentaire de Morpheus. Autrement dit, votre « ahurissement » n’a de source que dans votre refus de « percer le code lexical » de la personne qui s’est exprimée en lui déniant le fait qu’il puisse faire un autre usage que le votre du mot anarchie. Ce qui revient à dire que vous n’admettez pas qu’un mot puisse être polysémique.

Ces erreurs sont particulièrement fréquentes sur les forums, mais là où ça devient grave et tant à envenimer les débats, c’est lorsque la personne qui a commis une erreur d’interprétation s’entête dans sa maladresse et impose sa propre vision des choses (son interprétation selon ses critères personnels) à son contradicteur qui, lui, sachant bien ce qu’il a voulu dire, ne peut que s’y opposer où... « laisser pisser ». C’est ce qui s’appelle être victime de ses propres turpitudes. Cela provient généralement d’une lecture très personnelle d’un texte.

Apprendre à recontextualisé un énoncé ou, au besoin et en cas de doute, demander des précisions à son auteur, est le premier pas vers la sagesse et une compréhension mutuelle indispensable pour qu’un véritable contrat social puisse émerger dans une société.

Cordialement

P.S. :
Je ne saurais en aucun cas répondre en lieu et place de Morpheus, mais tel est mon interprétation de ses propos que vous avez jugez « ahurissants ». Mon analyse diffère donc de la votre et si je ne connaissais pas ces biais cognitifs par lesquels nous nous leurrons face à nos propres erreurs d’interprétation, je serais enclin à dire qu’effectivement vous avez tenu des propos « méprisants » (que votre « ahurissement » explique, mais qui ne sont imputables qu’à vous-même si mon analyse est juste, ce que seul Morpheus pourrait attester). smiley


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