Commentaire de Reinette
sur Caricatures : Mahomet, d'accord, mais pas la police !


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Reinette (---.---.136.204) 23 février 2007 15:01

Le droit à la caricature est une liberté fondamentale et Charlie a bien raison de la défendre bec et ongles [1]. Plus discutable est la posture qui consiste à se faire mousser en rempart contre le péril sarrasin.

Depuis le 11 septembre, CHARLIE HEBDO ne cesse de rhabiller le vieux tropisme anti-arabe aux couleurs plus tendance de l’islamophobie. Ses deux spécialistes en capillo-détection, Fiammetta Venner et Caroline Fourest, martèlent semaine après semaine que les barbus sont partout, chez les banlieusards, les alter-mondialistes, les pacifistes... Elles ont même réussi à dénicher un poil à barbe islamique dans la tonsure de la LDH.

Mais le plus prompt à se poser en héros de la résistance antiterroriste, c’est le patron, Philippe VAL. Ses fulminations incessantes contre quiconque s’écarte de l’AXE DU BIEN ont découragé jusqu’à ses lecteurs les plus tenaces.

Même Pascal BONIFACE, directeur du très « expert » Institut de relations internationales et stratégiques, et à ce titre peu suspect de ben-ladisme, en est tombé de sa chaise.

Philippe Val est un « vendeur de l’idéologie néo-conservatrice américaine, constate-t-il. Sharon et Bush sont ses héros positifs, ceux qui osent les critiquer sont selon lui complaisants avec les terroristes. Dans la grande bataille des idées à laquelle nous assistons, Val constitue un élément important. La tonalité ironique du journal, les dessins humoristiques lui permettent de vendre l’idéologie néo-conservatrice contenue dans ses éditoriaux à un électorat qui n’aurait pas naturellement penché de ce côté. » [2]

[1] Sous bonne garde, quand même : cordon de police autour des locaux et protection rapprochée pour Val et les « anciens ». La liberté d’expression a parfois besoin de supplétifs.

[2] Analyse publiée le 7 décembre 2005 sur le site oumma.com


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