Commentaire de philouie
sur La survie humaine au risque de l'absurde


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philouie 15 décembre 2013 12:42

Un petit extrait.
A propos d’Hermann Hesse :

Paul de Lagarde écrivait, peu avant 1890, que l’école était étrangère à la vie (lebensfremd), que la jeunesse a une exigence d’idéal et qu’il faut l’éveiller, sans la bourrer de connaissances à heures fixes, comme si on dressait des animaux. Christiane Völpel établit une liste impressionnante d’écrivains amis et défenseurs de la jeunesse. Au centre de l’essai, Hermann Hesse, comme le titre de l’ouvrage l’indique : « Hermann Hesse und die deutsche Jugendbewegung ». C’est un poète qui dès 1890 proteste pour l’émancipation des jeunes. Il publie des romans fort attachants, que nous-mêmes avons beaucoup aimés jadis, qui mettent à la mode le vagabondage formateur, véritable initiation. Il est aussi le chantre des aspirations artistiques, élevant l’homme au dessus des vulgarités. Le charme de ses récitsest si grand, si bien adapté à l’âme adolescente que dans les années 1970-1990, ils ont connu une grande vogue aux USA où la jeunesse éprouve un certain désir de liberté. Mais si Hermann Hesse est, à notre avis, le plus pur et le plus enchanteur, bien d’autres doivent être cités : Frank Wedekind publie en 1891 « Frühlings Erwachen » et Rainer Maria Rilke « die Turnstunde » puis en 1902, Emil Strauss « Freund Hein ». En 1906, Robert Musil« Die Verwirrungen des Zöglings Törless ». Toujours dans ces mêmes dates aux environs de 1900, des cours, des articles, des passages d’essais ou de romans de quantité d’écrivains, professeurs ou journalistes, répètent, répercutent cette protestation indignée en faveur de la jeunesse. Y mêlent aussi leur voix, des psychologues et des philosophes du plus grand renom : Oswald Spengler, Georg Simmel, Ludwig Klages, le graphologue, ami de Stefan George, et Stefan George lui-même ainsi que Karl Jaspers.
La célèbre formule « tous les enfants ont du génie, mais l’école le stérilise » est de ce dernier.
Nietzsche - qui mourra en 1900 - se réjouit en 1890 des premières démarches d’Hermann Hoffmann et de Paul Natorp ainsi que des débuts de la Jugendbewegung. Il appelle « Lion » cette nouvelle jeunesse et s’adresse à elle en ces termes : « Liberté de se créer soi-même et (de dire) un »non« sacré aussi face au Devoir ». Et cela est aussi exactement au commencement de notre mouvement de jeunesse, lorsqu’il devint le Lion, qui dit alors « je veux » et combattit le Dragon qui dit « tu dois ». Le Dragon représente bien entendu, l’école, la morale, le devoir (Pflicht). Bref, ne resterait digne d’étude que l’Histoire, à condition que la jeunesse en fasse un guide pour une action politique. On sait quel usage de « Propaganda » en feront Hitler, Rosenberg et Göbbels.

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